Tableau de bord de l'énergie: deux réacteurs supplémentaires à l'arrêt, les stocks de gaz diminuent

Après une progression hebdomadaire régulière dans la relance de ses réacteurs nucléaires, EDF marque le pas. Pire, l'énergéticien prend de nouveau du retard dans son calendrier et dénombre ce lundi 14 infrastructures immobilisées contre 12 la semaine dernière. Pas de quoi cependant plonger la France dans une situation critique alors que les températures flirtent avec le 0 sur une bonne partie du territoire. En effet, le réseau électrique dispose actuellement d'une puissance de 45 GW et profite de la tendance à la baisse de la consommation par rapport à la période 2014-2019.
Des circonstances qui ont permis à RTE de maintenir un niveau de risque de tension moyen pour les prochaines semaines dans ses dernières perspectives mensuelles pour le système électrique français. Le gestionnaire du réseau de transport électrique émet quelques réserves modérées pour la seconde quinzaine de février en raison de l'incertitude autour des prévisions météorologiques mais cette fourchette de 15 jours coïncidera avec le redémarrage de quatre réacteurs nucléaires, ce qui devrait participer à soulager le réseau.
Des réserves de gaz qui se vident dans une logique de substitution
Les grandes variations se situent toujours du côté des réserves de gaz lesquelles atteignaient leur maximum technique pendant une grande partie de l'automne. Alors que leur taux de remplissage avait baissé de plusieurs points la semaine dernière pour s'établir à environ 80%, ce taux baisse de nouveau sensiblement ce lundi, à 76%. Là aussi, pas de quoi s'inquiéter puisque la moyenne historique des taux de remplissage des stocks gaziers à cette période est inférieure d'environ 20 points.
Deux facteurs expliquent cette évolution des stocks gaziers. D'une part, l'arrivée de bateaux chargés de gaz naturel liquéfié et qui nécessite qu'on leur fasse de la place afin de stocker cette nouvelle matière. Il y a d'autre part une logique technique à laquelle répondent ces baisses comme l'explique Thierry Trouvé, directeur général de GRTgaz sur l'antenne de BFM Business ce matin:
"C’est bien d’avoir du stockage mais un certain nombre des stockages français sont des formations géologiques un peu complexes et ils ont besoin de respirer pour garder leur performance technique donc il va falloir vider un petit peu ces stockages."
Pour finir, le niveau des barrages d'eau restent à 72%, bien au-delà des normales de saison et bénéficie, comme les autres leviers, de la baisse de la consommation électrique et d'un mercure relativement doux qui limitent sa sollicitation.