"Ils ont tout annulé": les artificiers du Bas-Rhin craignent une saison estivale difficile

En raison des émeutes liées à la mort de Nahel, tué par le tir d'un policier, la préfète du département a pris un arrêté interdisant la vente d'artifices. De quoi inquiéter les artificiers qui craignent que la mesure soit reconduite et entraîne l'annulation des événements du 14 juillet.

Et si le 14 juillet se déroulait sans feux d'artifices? C'est un scénario qui pourrait se réaliser dans le Bas-Rhin. Depuis le 29 juillet, la préfète du département a pris un arrêté préfectoral interdisant la vente et le transport d'artifices, tout comme celui des armes, dans un contexte de violences urbaines liées à la mort de Nahel, tué la semaine dernière par un tir de policier à Nanterre (Hauts-de-Seine).

L'arrêté a été renouvelé tous les jours depuis, jusqu'à ce mardi matin. Et il pourrait encore l'être dans les prochains jours. Une possibilité qui inquiète les artificiers du Bas-Rhin, qui constatent jour après jour des annulations d'événéments.

"Je viens de prendre un dossier, où j'ai un client qui a jeté l'éponge pour le 14 juillet" déplore Christian Trapon, gérant de l'entreprise Pyragric Nord-Est à Reichstett.

"Le week-end dernier, un club de foot pareil, ils ont tout annulé, toute la fête a été annulée, les frigos étaient pleins, la pièce maîtresse c'était le feu d'artifice, tout le monde venait pour ça, et du coup sans ça ils ont préféré annuler", raconte-t-il.

80% du chiffre d'affaires

Dans l'incertitude pour les prochaines semaines, l'artificier continue les préparatifs pour la fête nationale car l'événement représente 80% de son chiffre d'affaires. S'il est finalement contraint de tout annuler, ce gérant craint la fermeture définitive de l'entreprise.

"On n'aura pas le choix car on n'aura plus de garantie, ni de l'administration, ni des organisateurs qui n'auront pas de moyens pour payer les factures qui risquent de s'accumuler" déplore-t-il, estimant que "la préfecture est absente dans le dialogue."

Pour être dans ses délais habituels, cet artificier devrait déjà commencer à faire ses premières livraisons auprès de sa soixantaine de clients.

Emilie Roussey