Une plante marine menacée par "Sea Line"? Le projet de conduite d'eau potable jusqu'à Porquerolles divise

C'est un projet qui est attendu par les riverains depuis près d'un demi siècle. Le "Sea Line", qui a pour objectif de relier la Presqu'Île de Giens avec l'Île de Porquerolles (Var) afin que cette dernière soit alimentée en eau potable divise les riverains et écologistes.
Cette conduite sous-marine de plus de 5000 mètres entre le port de la Tour Fondue et celui de Porquerolles, serait une solution pour les îliens, qui sont approvisionnés en eau potable uniquement grâce à un bateau citerne.
"Ce qu'il faut qu'ils sachent les gens c'est que d'abord, vendre de l'eau et faire venir de l'eau à Porquerolles c'est un vrai problème. Et puis il y a deux ans, suite à un incident technique, on n'a plus eu d'eau sur l'Îl. On est au 21e siècle, on est ravitaillé sur l'Île de Porquerolles par un bateau qui n'a plus d'âge. C'est pas du confort, c'est plus que nécessaire aujourd'hui qu'on ait une conduite d'eau qui arrive à Porquerolles", plaide Philippe, commerçant sur l'Île, au micro de BFM Var.
La posidonie menacée?
Mais l'association les Jardins de la Mer, basée sur la Presqu'Île de Giens, n'est pas de cet avis. Fervante défenseuse de la posidonie depuis les années 1980, l'association crie à la solution de confort et déplore un manque de prise en considération de la destruction de plus de 3000 m2 de cette précieuse plante de la mer Méditerranée, qui participe à la stabilité des fonds marins.
La posidonie, a un rôle important pour le maintien de l'écosystème marin. Elle participe à oxygéner l'eau et à la stabilité des fonds marins grâce à son système racinaire. Elle sert également de "nurserie" pour 25% des espèces animales méditerranéennes, indique le site internet des Parcs nationaux.
Pour les défenseurs de cette plante. D'autres solutions doivent être envisagées.
"Il y a une alternative et cette alternative, il faut la saisir et non pas détruire des hectares de posidonie", dénonce Andrée Sougy, la présidente de l'association.
"Pas d'impact"
Si différentes alternatives ont bien été proposées, le maire de la commune rappelle qu'après études, le projet "Sea Line" est apparu comme la meilleure solution à ce jour.
"Toutes les précautions ont été prises, puisque ce travail a été fait en parfaite collaboration avec la Direction de l'environnement du ministère de telle façon qu'il n'y ait pas d'impact", insiste le maire de Hyères Jean-Pierre Giran.
"Et toute autre solution, quand on les entend parler d'usine de désalement, est erronnée dans la mesure où cela conduit à rejeter de la saumure dans les eaux du parc national et de détruire la biodiversité. C'est après une comparaison de toutes les solutions qu'a été sélectionné le Sea Line, en parfait accord avec la préfecture", poursuit l'élu.
Pour le moment, aucun recours n'a été déposé par les Jardins de la Mer. De nombreuses autres associations sont favorables au projet, ainsi que tous les Îliens présents sur l'Île de Porquerolles, qui attendent cela avec grande impatience. La date d'aboutissement du projet n'a pas encore été communiquée.