"Un pervers narcissique": d'ex-salariés témoignent après la mise en examen de dirigeants d'AGPM pour harcèlement

Le PDG, Patrice Paulet et la directrice générale de l'AGPM, Véronique Florin, ont été mis en examen le 6 juin dernier pour harcèlement moral et sexuel sur près d'une vingtaine de salariés du groupe. Des victimes ont aujourd'hui décidé de briser le silence.

Le 6 juin dernier, le PDG et la directrice générale de l'AGPM, la mutuelle des militaires dans le Var, ont été mis en examen après 48 heures de garde à vue. Ils sont accusés de harcèlement moral et sexuel sur près d'une vingtaine de salariés et d'anciens salariés du groupe. Pour BFM Toulon Var, certaines victimes ont accepté de sortir du silence.

"Je vais te découper, je vais te tuer. Je vais sortir la guillotine. Celui-là il va aller pointer à Pôle Emploi." Selon les victimes, ces mots, violents, auraient été prononcés par Patrice Paulet, PDG de l'AGPM, plusieurs fois au fil des années.

"Il adorait faire des humiliations publiques. Vous étiez en réunion et il vous descendait en disant que vous étiez un incapable", raconte un ancien salarié de l'AGPM, victime et témoin de harcèlement moral.

"Pour les cadres, on était aussi écarté des responsabilités et pour les salariés, de certaines des tâches auxquelles ils étaient affectés. Si on parlait à une personne qui était désignée comme étant une brebis galeuse, on était soi-même une brebis galeuse", ajoute-t-il.

Se reconstruire

Ancien haut gradé de l'armée, Patrice Paulet a été nommé président-directeur général de l'AGPM en 2015. Beaucoup le décrivent comme un homme violent, ancré dans des valeurs militaires fortes. "Ce type est un malade mental. C'est un pervers narcissique, parano fini, cupide à un point phénoménal", témoigne un autre ancien salarié du groupe.

Selon ce dernier, la directrice générale, Véronique Florin, aurait déjà été condamnée par les prud'hommes pour harcèlement moral. "De temps en temps Véronique Florin venait exciter Patrice Paulet pour provoquer du harcèlement sur des directeurs (...) Elle, elle s'est surtout acharnée sur les femmes."

Une vingtaine de victimes ont déjà été identifiées par la justice. L'objectif pour elles, à présent, est de tenter de se reconstruire. "La première chose que l'on perd dans ces cas-là, c'est la confiance en soi. On est tellement mis plus bas que terre qu'on se demande si on n'y est pas pour quelque chose. Je souhaite que la justice se fasse et que la sérénité revienne pour tout le monde."

Depuis leur mise en examen, Patrice Paulet et Véronique Florin ont été remplacés à la tête de l'AGPM.

E.F.