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Face aux critiques, Squeezie revient sur l'utilisation de l'IA dans sa dernière vidéo

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Dans sa dernière vidéo, Squeezie a utilisé de l'IA pour illustrer le scénario d'un film. Si la séquence a fait bondir certains fans, le youtubeur assure que l'outil n'a "pas remplacé le travail de quelqu'un". Pour autant, il regrette que son geste incite d'autres vidéastes à utiliser à outrance l'IA.

"Il y a toujours une part de vrai", reconnaît Squeezie, en direct sur Twitch le 16 juillet dernier. Ce dimanche 13 juillet, le youtubeur aux 19,6 millions d'abonnés a partagé une nouvelle vidéo baptisée "Ce milliardaire a tout perdu à cause d'un caprice".

Si la production est un carton, et cumule pas moins de 3,4 millions de vues en moins d'une semaine, une séquence dérange. Pour l'illustrer, il a décidé d'utiliser de l'IA. Il n'en faut pas moins pour qu'une partie de sa communauté s'enflamme. Certains lui reprochent de ne pas avoir engagé des illustrateurs ou des graphistes, alors qu'il en "a les moyens".

"Ca ne remplaçait pas le travail de qui que ce soit"

"Je suis ton travail depuis des années, mais ça me brise le coeur de voir que tu as toi aussi recours à l'IA, alors que tu as le choix de ne pas le faire. Si même les personnes qui gagnent bien leur vie font des économies sur le dos des artistes, on est foutu", souligne ainsi une utilisatrice. "Bémol, l'utilisation de l'IA générative n'était pas nécessaire", peste un autre.

Face aux critiques, le youtubeur a décidé de prendre la parole. "Je trouvais ça drôle d'illustrer avec des images pseudo réalistes foireuses d'IA un script foireux", se justifie-t-il, en direct sur Twitch. En effet, dans la vidéo, le créateur de contenus revient sur l'histoire de Jon Jiang, un milliardaire qui a voulu créer le nouvel Avatar chinois. Pour mettre en image le scénario du film, il a donc utilisé de l'IA.

Mais Squeezie l'assure: l'IA n'a pas remplacé un artiste dans ce contexte. L'outil a simplement été utilisé pour appuyer une plaisanterie.

"Ca ne remplaçait pas le travail de qui que ce soit parce que sinon, j'allais juste mettre des Shutterstock (une banque d'images payante, NDLR) à la place", complète-t-il.

Le vidéaste en profite pour rappeler qu'il collabore régulièrement avec des artistes ou des graphistes pour ses projets et ses vidéos. "Je n'ai rien à prouver. Je ne vais pas lister tous mes projets", ajoute-t-il. Pour autant, le vidéaste le reconnaît: "ça crée une jurisprudence."

Une jurisprudence Squeezie

"'Si Squeezie a mis de l'IA dans sa vidéo, ça y est, c'est la Schtroumpf partie (le bazar, NDLR). Lui il l'a fait donc on peut tous le faire'. C'est un truc qui peut être reproduit par des gens, mais pas dans les mêmes conditions", regrette celui qui rappelle avoir utilisé l'IA dans une seule séquence, et uniquement pour le côté comique de la vidéo. "Ca, c'est le problème. Et en effet, j'ai peut-être sous-estimé la jurisprudence que ça avait créé."

"Les gens ont une angoisse qui est fondée, de se dire que l'IA va remplacer plein de métiers créatifs. C'est un vrai sujet, et je suis d'accord avec ça", reconnaît l'influenceur.

"Mais je ne pensais pas, en l'utilisant 20 secondes dans une vidéo de 30 minutes, pour appuyer le côté absurde d'un script, que ça allait nourrir ces angoisses et que ça pouvait créer une jurisprudence qui décomplexe les gens sur l'utilisation de l'IA. J'ai sous-estimé ça", conclut-il.

Depuis bientôt deux ans, les vidéastes sont nombreux à s'interroger sur le rôle de l'intelligence artificielle dans la création de contenus. La plupart utilisent l'outil en post-production, pour améliorer la qualité de leurs vidéos.

Pour autant, l'écosystème reste prudent et conscient des risques. "Aujourd'hui, aucun créateur n'envisage de remplacer ses équipes par une IA", rappelle ainsi à Tech&Co Hugo Prunier, graphiste spécialisé dans la création de miniatures sur Youtube, en avril 2024.

Salomé Ferraris