YouTube va payer 170 millions de dollars d'amende pour avoir trop exposé les enfants à la publicité

- - Pexel
C'est une amende record en matière de respect de la vie privée des enfants que Google a accepté de payer aux Etats-Unis. Le géant américain a accepté de régler les 170 millions de dollars réclamés par la Commission fédérale du commerce (Federal Trade Commission, FTC).
En cause, les pratiques controversées de sa filiale YouTube qui est accusée d'avoir collecté sur sa plateforme des données des enfants de moins de 13 ans sans le consentement des parents.
En avril 2018, 23 organisations de défense des droits numériques et de protection de l'enfance avaient déposé une plainte auprès de la FTC. Elles accusaient YouTube de collecter les informations personnelles de mineurs (localisation, appareil utilisé, numéros de téléphone) sans que les parents le sachent, et de s'en servir pour permettre de la publicité ciblée. Selon ces associations, cela enfreint la loi américaine COPPA qui interdit depuis 1998 la collecte et l'utilisation commerciale de données des enfants de moins de 13 ans sans l'accord explicite des parents.
YouTube devra repérer les vidéos pour les enfants
Au-delà de l'amende, Google s'engage à limiter la collecte de données et à désactiver les commentaires dans les vidéos destinées aux enfants.
YouTube a déclaré qu'il s'appuierait sur ses algorithmes pour identifier le contenu destiné aux enfants sur sa plateforme. Ils examineront des indices tels que les personnages et les jouets d'enfants, bien que l'identification du contenu destiné aux jeunes puisse être complexe. Les créateurs de contenu seront eux aussi mis à contribution et disposent de quatre mois pour s'adapter aux nouvelles règles en vigueur, a indiqué la société.
YouTube, qui compte deux milliards d'usagers mensuels et est extrêmement populaire chez les ados et les jeunes, a créé en 2015 un site dédié aux enfants de moins de 13 ans, YouTube Kids. Mais son site principal YouTube, officiellement interdit aux moins de 13 ans, regorge de dessins animés ou de comptines pour tout-petits et ... de publicités pour des jouets. Dans un communiqué, l'association Center for Digital Democracy (Centre pour la démocratie numérique), qui fait partie des plaignants, a estimé que l'accord envisagé serait "terriblement modeste" au vu du chiffre d'affaires de Google.
