WhatsApp veut vous laisser envoyer des messages sur d'autres applications

La dernière version test de WhatsApp voit l'arrivée d'une fonction inédite: la compatibilité avec des applications tierces. Cette nouveauté serait liée aux nouvelles règles anti-concurrentielles en Europe.

Et si WhatsApp devenait l'application de messagerie ultime. Celle qui autoriserait ses utilisateurs à discuter avec l'ensemble de leurs contacts, même s'ils n'ont pas WhatsApp. La dernière version bêta de l'application pour Android (2.23.19.8) peut le laisser entendre.

Un nouvel écran "Third-party chats" est actuellement en développement, indique le site WABetaInfo. Le spécialiste des nouveautés de l'application du groupe Facebook précise que cette partie de WhatsApp est pour l'heure vide et n'est pas accessible par les utilisateurs.

Remplir les exigences européennes

L'objectif de cet ajout serait de pouvoir contacter un utilisateur WhatsApp depuis une autre application. Et ce, sans avoir obligatoirement un compte WhatsApp. Comme le pointe WABetaInfo, l'ouverture à d'autres applications devrait avoir des répercussions sur le chiffrement de bout en bout des conversations. Puisqu'une telle option impose qu'une discussion soit accessible en dehors de l'écosystème WhatsApp- et donc de sa politique sur le secret des échanges.

L'interopérabilité que WhatsApp s'apprête à mettre en œuvre dans le cadre d'une prochaine mise à jour s'inscrit dans le cadre des nouvelles règles européennes. Après le Digital Service Act (DSA) pour lutter contre la haine en ligne, l'Europe a dévoilé le Digital Market Act (DMA).

La Commission européenne a listé début septembre 22 plateformes clés à réguler, dont WhatsApp, soumises à ce nouvel arsenal pour éviter les abus de positions dominantes des géants du web. C'est à la suite de cette publication que l'application a dévoilé son nouvel écran dédié aux applications tierces.

L'Europe laisse jusqu'au 6 mars aux entreprises pour se conformer à ses exigences. A compter de cette date, des sanctions pourront être appliquées. Avec à la clé, des amendes pouvant atteindre 20% du chiffre d'affaires mondiale en cas de récidives.

Pierre Monnier