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"Une capitulation face à un régime autoritaire": le créateur de l'application qui signalait la présence d’agents de l'immigration refuse de céder après son bannissement par Apple

Une voiture de police du comté de Miami-Dade, aux États-Unis (photo d'illustration).

Une voiture de police du comté de Miami-Dade, aux États-Unis (photo d'illustration). - Photo par JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Bannie de l'App Store, sur ordre de la justice américaine, ICEBlock, une application de géolocalisation des agents de l'immigration américaine, n'a pas dit son dernier mot. Son créateur veut poursuivre la lutte.

ICEBlock n'a pas dit son dernier mot. Jeudi, Apple a retiré de son App Store plusieurs applications mobiles, dont la célèbre ICEBlock, qui permettaient de signaler anonymement la présence des agents de l’Immigration et des douanes américaines (ICE). Ces applications avaient gagné en popularité ces derniers mois, alors que la politique d’expulsion massive menée par Donald Trump s’intensifiait.

Le retrait des applications fait suite à une demande du ministère de la Justice, portée par la procureure générale Pam Bondi, qui a estimé que ces outils mettaient en danger la sécurité des agents de l’ICE. Apple a justifié cette décision en citant des informations fournies par les forces de l’ordre sur les risques associés à l’utilisation de ces applications.

Malgré le retrait de l’App Store, ICEBlock reste utilisable pour ceux qui l’ont déjà téléchargée.

De leur côté, les responsables de l’administration Trump ont vivement critiqué ces applications, affirmant qu’elles favorisaient des agressions contre leurs agents. Un rapport aurait relié l’utilisation de ces outils à une attaque sur un centre ICE à Dallas ayant causé plusieurs morts.

"Une capitulation face à un régime autoritaire"

Joshua Aaron, le créateur de ICEBlock dénonce fermement ce qu’il qualifie de "capitulation face à un régime autoritaire". Il défend son application en affirmant qu’elle est protégée par le Premier Amendement de la Constitution américaine, garantissant la liberté d’expression. Selon lui, ICEBlock n’a jamais eu pour but de nuire, mais vise au contraire à protéger "les communautés vulnérables".

Joshua Aaron assure que le but était d’aider les personnes à éviter les contrôles, comparant son application à des outils de signalement collaboratif comme Waze. Il affirme rester déterminé à faire valoir ces principes face aux pressions gouvernementales.

Aaron a également transmis à 404 Media l'e-mail d'Apple expliquant la suppression d’ICEBlock. La firme à la pomme indique que l’application ne respecte pas ses règles, notamment la section sur le "contenu répréhensible". Celle-ci interdit les contenus diffamatoires ou malveillants à l’encontre de groupes ciblés.

Apple précise que, selon les forces de l’ordre, ICEBlock enfreint "la directive 1.1.1" car elle fournit la localisation des agents, ce qui pourrait nuire à leur sécurité individuelle ou collective.

Raphaël Raffray