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Le Chili veut taxer Netflix, Spotify et Airbnb

Malgré leur activité au Chili, Airbnb, Netflix et Spotify n’y paient pas d’impôts.

Malgré leur activité au Chili, Airbnb, Netflix et Spotify n’y paient pas d’impôts. - Lionel BONAVENTURE / AFP

Le gouvernement chilien envisage de mettre en place une taxe "sur les services numériques que proposent les plateformes étrangères". Malgré leur activité dans le pays, Airbnb, Netflix et Spotify n’y paient pas d’impôts.

Le Chili s'attaque à sa façon à l'imposition des géants du Web. Le gouvernement veut prélever une taxe de 10% sur les transactions de la plateforme de streaming Netflix ou de musique Spotify, a annoncé le 22 août le gouvernement. Il s'agit de mettre en place "une taxe de 10% sur les services numériques que proposent les plateformes étrangères et qui sont utilisées au Chili", a déclaré mercredi le ministre des Finances Felipe Larrain.

Le prélèvement de cette taxe se fera lors du paiement par carte bancaire, a précisé Felipe Larrain lors d'une conférence de presse. "La meilleure modalité, et nous avons pu le voir au niveau international, c'est que cela se fasse par l'intermédiaire d'un prélèvement au moment du paiement avec la carte de crédit", a soutenu le ministre des Finances. Le texte doit encore être déposé et faire l'objet d'un débat au Parlement.

Uber et Cabify épargnés

La plateforme de location Airbnb ou des sites de commerce en ligne, comme Amazon et AliExpress, seraient également concernées. La mesure ne vise pas en revanche les entreprises de transport, comme Uber ou Cabify, auxquelles un projet de loi spécifique est consacré. Actuellement en débat au Parlement, il vise à les contraindre à s'établir dans le pays et à y payer des impôts, selon le ministre.

Actuellement, Airbnb, Netflix ou Spotify ne payent pas d'impôts au Chili bien qu'elles y opèrent, car elles ne sont pas établies dans ce pays. Si tel était le cas, elles devraient payer un impôt sur leurs revenus et une TVA de 19% sur leurs opérations. Les entreprises de transport, à l'instar d'Uber et Cabify, sont même considérées comme illégales au Chili, où elles sont malgré tout utilisées.

L'imposition des géants du Web fait également débat en Europe. Fin mars, l'exécutif européen a proposé de taxer à 3% les revenus générés par l'exploitation des activités numériques. Cette taxe ne vise que les groupes dont le chiffre d'affaires annuel mondial dépasse 750 millions d'euros, et dont les revenus dans l'UE excèdent 50 millions d'euros. Le projet exclut néanmoins les entreprises dont le «business model» repose sur les abonnements, à l'instar de Netflix. Malgré les divisions, l'objectif de la Commission reste d'instaurer cette taxe d'ici 2019.

E.T. avec AFP