"Je ne me sens pas responsable": le créateur d'Akha se défend de faciliter les actes de violences dans les transports

Une plainte a été déposée et une mise en demeure envoyée à Google et Apple. Dans le viseur d'Île-de-France Mobilité, l'application Akha, qui permet, selon sa description, de "signaler les incidents dans les transports en commun" à Paris. Problème: des utilisateurs la détournent de son objectif en signalant la présence de contrôleurs ou d'agents de sécurité.
Interrogé ce 15 janvier par BFMTV, son créateur, Sid Ahmed Mekhiche, plus connu sous le pseudonyme de Sidox, s'est vivement défendu face aux accusations de Valérie Pécresse, présidente de la région, qui y voyait une app facilitant des actes de violences, voire de terrorisme.
Un créateur "pas maître de tout"
"Je ne me sens pas maître de tout ce qui se passe, je ne me sens pas responsable des dérives," explique-t-il. "Je trouve que c'est très grave de faire un parallèle entre mon projet et d'une quelconque facilitation du terrorisme."
Il assure néanmoins vouloir améliorer la modération, afin de mettre un terme aux abus. Mais le principe d'Akha reste pourtant de "signaler" des éléments, avec une option pour les retards ou les problèmes communs, et une troisième, qui reprend le nom de l'application. En description de celle-ci, son créateur explique qu'il laisse libre cours à l'imagination des utilisateurs. C'est généralement cette option qui est utilisée pour signaler la présence de contrôleurs.
Reste à savoir ce qu'il va advenir d'Akha. L'application a déjà été supprimée du Play Store d'Android, mais elle reste disponible sur l'App store d'iOS. Juridiquement, Sid Ahmed Mekhiche risque deux mois d'emprisonnement et 3.750 euros d'amende, si la justice reconnaît qu'il a souhaité activement que ses utilisateurs détournent sa création, ce qui est loin d'être évident.
Son créateur pourrait notamment procéder à des modifications et ainsi s'éviter un procès, mais cela réduirait probablement drastiquement l'intérêt du concept d'Akha.