En matière de surveillance, certains smartphones chinois ne sont plus très discrets

Les caméras rétractables intégrées aux derniers smartphones vendus par des firmes chinoises trahissent désormais les requêtes des différentes applications.

Malgré eux, les fabricants chinois ont peut être trouvé une excellente parade à la surveillance de leurs clients. Il y a quelques semaines, les deux géants Oppo et Vivo ont présenté de nouveaux appareils, dont l’écran occupe l’intégralité de la façade. A la différence de l’iPhone X, ils n’intègrent aucune encoche noire pour abriter la caméra dédiée aux selfies. Sur leurs modèles, cette dernière est rétractable et n’apparaît qu’une fois activée. Selon le site Abacus, plusieurs utilisateurs ont constaté que cette caméra sortait de son boîtier sans être sollicitée.

Des appareils scrutés de près

D’après un message publié sur le forum chinois Weibo, la caméra du Vivo Nex s’est déployée lorsqu’un utilisateur a ouvert la messagerie chiffrée Telegram, avant de se rétracter aussitôt. Un phénomène similaire a été observé en utilisant l’application QQ de Tencent, une messagerie utilisée par 843 millions de Chinois. Pour répondre à la polémique, Tencent a affirmé qu’il lui était nécessaire d’avoir accès à la caméra, notamment pour scanner un QR Code. L’entreprise assure par ailleurs qu’aucun cliché n’est pris au moment de cette brève activation.

De son côté, Vivo explique à Abacus que ses équipes ont toujours “mis en œuvre une gestion stricte des droits des applications”. Malgré les soupçons d’espionnage, ces nouveaux smartphones à caméra rétractable ont pour mérite de ne pas pouvoir activer l’appareil photo frontal sans que l’utilisateur ne s’en aperçoive.

Les appareils chinois sont scrutés de près par les chercheurs en sécurité. A plusieurs reprises, des marques locales ont commercialisé des smartphones intégrant des logiciels espions. Si les marques américaines - à commencer par Apple - semblent actuellement moins enclines à collaborer avec leur gouvernement, les Américains ont une appétence prononcée pour le contenu de nos communications. La National Security Agency (NSA), en charge du renseignement numérique, aurait ainsi noué un partenariat avec l’opérateur AT&T.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co