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2,4 millions d'euros de repas: deux internautes soupçonnés d'avoir escroqué massivement Uber Eats

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(Illustration) - DAVID BECKER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP

Un canal Telegram proposait des repas Uber Eats à moitié prix, grâce à une vaste arnaque automatisée.

Tout Uber Eats à moins 50%. L'offre peut être alléchante, mais elle cachait en réalité une vaste escroquerie, dont le géant américain a été victime. Selon les informations du Parisien, confirmées par BFMTV, deux internautes vivant à Saint-Nazaire et à Nanterre ont été mis en examen ce 21 novembre pour escroquerie en bande organisée et administration d'une plateforme en ligne pour permettre une transaction illicite en bande organisée.

Il leur est notamment reproché d'avoir créé un canal Telegram, baptisé Fast Eat, proposant aux internautes de commander un repas sur Uber Eats à moitié prix. L'escroquerie était peu sophistiquée: il s'agissait dans les faits de commander un repas, puis de demander un remboursement sur l'application, en faisant croire que la commande n'avait jamais été reçue.

Un remboursement qui était ensuite partagé entre les internautes et les créateurs du compte Telegram, aboutissant à la fameuse réduction de 50% vantée sur les canaux Telegram.

140.000 comptes créés

Pour les clients ayant recours à ce mécanisme frauduleux, l'intérêt du canal Telegram était un service qu'il proposait: la création automatisée d'un nouveau compte Uber Eats, pour ensuite profiter du remboursement. Un moyen de cumuler les remboursements de commande, à chaque fois sur un compte inédit, sans éveiller les soupçons et donc en limitant les risques de refus de la plateforme.

Au total, environ 140.000 comptes auraient été créés dans le simple but de procéder à des remboursements indus. Pour Uber Eats, le préjudice s'élève à 2,4 millions d'euros.

Auprès de Tech&Co, Uber précise que "les deux inculpés n’ont à aucun moment accédé aux systèmes d’information ou à la plateforme". Aucun piratage n'est donc à déplorer.

Si aucun garde-fou n'a été mis en place pour limiter la création de nouveaux comptes, afin de ne pas nuire à l'expérience des nouveaux clients, des moyens techniques permettent malgré tout d'identifier des comportements frauduleux. Par exemple en scrutant l'utilisation d'un même téléphone ou d'une même carte bancaire pour un nombre trop important de comptes.

"Nos équipes chargées de la lutte contre la fraude ont détecté un système organisé de fraude à grande échelle reposant notamment sur l’usage des réseaux sociaux à des fins illicites. Nous nous réjouissons que les instigateurs présumés de cette fraude aient pu être appréhendés" déclare de son côté Uber à Tech&Co.

Alexandra Gonzalez et Raphaël Grably