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1,2 million de dollars: au Québec, une quarantaine d'influenceurs épinglés par le fisc

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Des stars québecoises du web ont été forcées de reverser 1,2 million de dollars à l'État pour régulariser leur situation.

Au Québec, la répression des fraudes fait le ménage dans le monde très lucratif des influenceurs. Une quarantaine de stars du web ont été épinglés par le fisc pour ne pas avoir déclaré des voyages et des cadeaux, pour un montant de 1,2 million de dollars d'impôts impayés.

"Considérant l’ampleur qu’a pris le phénomène des influenceurs et des créateurs de contenu, Revenu Québec a augmenté ses efforts de vérification dans ce domaine", confirme au Journal de Montréal Claude-Olivier Fagnant, le porte-parole de l'administration fiscale locale.

Entre 2019 et 2024, le fisc a multiplié les contrôles pour mettre de l'ordre dans un secteur souvent qualifié de Far West. En cinq ans, ce sont ainsi 89 influenceurs qui ont été ciblés par la répression des fraudes. Bilan? Des infractions dans un peu moins d'un cas sur deux.

Au total, 36 contrôles ont donné lieu à une régularisation, pour un montant cumulé de 1,2 million de dollars. En effet, les influenceurs ont l'obligation de déclarer leurs revenus provenant des abonnements, de la publicité, des partenariats mais aussi les cadeaux reçus et les voyages offerts... Deux sources de revenus régulièrement oubliées par les influenceurs lors de leur déclaration au fisc.

Des contrôles intensifiés

"Ces interventions ont généralement permis de sensibiliser la clientèle exerçant ce type d’activité sur ses obligations fiscales", assure Revenu Québec.

Au niveau national, l’Agence du revenu du Canada (ARC) indique avoir mené 1.200 contrôles fiscaux sur des créateurs de contenu depuis 2020. "Un total approximatif de 850 vérifications ont mené à une régularisation", annonce Sylvie Branch, en charge des relations médias pour l'ACR.

Des contrôles qui se sont renforcés en 2023. 600 influenceurs sont ainsi passés à la moulinette des enquêteurs en 2023. C'est 12 fois plus qu'en 2020. Le fisc a toutefois refusé de dévoiler les noms des influenceurs qui ont été récemment épinglés, contrairement à ce que font les autorités françaises.

Salomé Ferraris