Vaccination: une infirmière harcelée et menacée sur les réseaux sociaux

Dans l'Hérault, une infimière a été jetée en pâture sur les réseaux sociaux pour avoir fait son travail. Le 14 septembre, un médecin proche des milieux anti-vaccins, du nom de Denis Agret, publie sur Facebook le certificat de vaccination d'une adolescente de 15 ans, décédée cet été. Daté du 11 juillet, le document affiche le nom de l'infirmière ayant réalisé l'injection, comme le relève le site de fact-checking Fact and Furious.
Le message de Denis Agret, qui fait déjà l'objet d'une plainte par l'Ordre des médecins pour ses propos controversés sur le Covid-19, insinue alors que la mort de la jeune fille, survenue le 10 août, est liée à sa vaccination, bien qu'aucune source médicale n'ait confirmé cette hypothèse. Un message similaire est publié le 17 septembre sur Twitter.


Sur Facebook et Twitter, où il est suivi par plus de 17.000 personnes, Denis Agret voit ses publications rapidement partagées (plus de mille fois sur Facebook). Dans les commentaires Facebook, Twitter, ainsi que dans les avis Google liés à son cabinet, l'infirmière est alors victime d'insultes, d'attaques personnelles et de menaces.
Contactée par BFMTV, l'infirmière n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet, tandis que le site Fact and Furious évoque des menaces téléphoniques. Auprès de BFMTV, l'Ordre national des infirmiers confirme avoir déposé plainte contre certains auteurs de menaces, condamnant publiquement ces comportements sur Twitter dès le 18 septembre.
Le doxing, pratique illégale
Il s'agit ici d'un cas de "doxing", une pratique qui consiste à révéler en ligne des informations privées sur une personne, dans le but de lui nuire. Depuis le 24 août 2021, cette pratique est jugée illégale en France, passible de 45.000 euros d'amende et 3 ans d'emprisonnement.
Malgré des signalements auprès de leurs plateformes et de Pharos, ni Facebook ni Twitter n'ont retiré la publication. C'est finalement Denis Agret lui-même qui supprimera son compte Twitter ce 22 septembre, laissant l'identité de l'infirmière à la vue et au su de tous pendant au moins cinq jours consécutifs.
Autre figure complotiste et proche de Dieudonné, Chloé Frammery a également diffusé le nom de l'infirmière sur Twitter pendant plusieurs jours, là encore sans que le réseau social ne prenne de mesure. La publication a finalement été supprimée ce 20 septembre, bien que le compte Twitter de Chloé Frammery soit toujours actif. Il compte plus de 22.500 abonnés.
De son côté, Twitter fait l'objet d'une assignation en justice, par six associations lui demandant d'être plus transparent sur ses moyens de modérer la haine en ligne. En juillet dernier, Twitter avait deux mois pour fournir des documents détaillant ses moyens de lutte.
Comme Facebook, l'entreprise a été mise en cause dans l'assassinat de Samuel Paty, fin 2020, bien que des poursuites en justice restent difficiles contre ces plateformes basées en Irlande.