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"Un petit miracle de technologie": comment fonctionne l'incroyable dôme de Las Vegas

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Dans la capitale de la démesure, le nouveau dôme est un concentré de technologies. Aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Une telle infrastructure ne pouvait mieux définir la ville de tous les superlatifs, Las Vegas. Au pied du palais des congrès The Venetian Expo - qui doit son nom au célèbre hôtel - la nouvelle sphère attire tous les regards. Haute de 112 mètres, large comme 20 terrains de tennis, elle accueille des artistes, dont U2 qui l'a inaugurée le 29 septembre. Et comme l'a démontré la première représentation du groupe de rock irlandais - programmé jusqu’en décembre - ce dôme est surtout un concentré de technologies.

Du jamais vu à l’intérieur…

Une fois rentré dans l’imposant dôme, le spectateur est plongé dans une ambiance parallèle. Selon le média américain spécialisé Builtin, la salle est équipée de 168.000 haut-parleurs en audio spatial. "Cela représente tellement de sorties de son, qu’il n’y a pas de perte dans la diffusion", détaille à Tech&Co Stan Walbert, directeur de création chez DreamCorp, un studio de réalité virtuelle spécialisé dans les expériences immersives. "Peu importe où vous êtes placé, le son est le même. Il permet aussi d’avoir une approche sensorielle, puisque les vibrations du son atteignent le téléspectateur. On peut parler de quatrième dimension".

10.000 sièges sont aussi équipés de retours haptiques (systèmes vibrants) sur les 18.000 que compte la salle.

"Le plus impressionnant reste quand même la qualité de l’image diffusée" poursuit Stan Walbert. Et pour cause, la dalle LED intérieure possède une résolution 16K - soit 16 fois plus de pixels que la résolution 4K. La captation d’image avec une telle résolution résulte aussi d’"un petit miracle de technologie".

"Les ingénieurs de l’image filment avec une caméra spéciale, qui enregistre à plus de 180°. Cela n’a rien de bien impressionnant, mais dans cette résolution, c’est unique" affirme encore l'entrepreneur.

…comme à l’extérieur

Avec une surface d'affichage de 54.000 m² à l’extérieur, la sphère s’est dotée du plus grand écran LED au monde qui, en réalité, n’est qu’un assemblage de 1,2 million de petits écrans LED, grands comme un palet de hockey sur glace. Chacun de ces écrans contient 48 diodes individuelles, capables d'afficher 256 millions de couleurs différentes.

"La technologie LED n’est pas nouvelle, mais elle permet d’avoir un rendu d’image très sain, avec des taux de contraste très efficaces", détaille Stan Walbert. "Par exemple, si on diffuse un ciel étoilé, le rendu de couleur sera vraiment sombre et donc très réaliste a contrario d’une vidéoprojection classique. La sphère de Las Vegas rend la diffusion très scénique".

Et même si la conception d’un mur de LED ne date pas d’hier - la preuve en est à New York à Times Square - la sphère est "unique en son genre", d’après l’entrepreneur. "C’est une petite prouesse technique de réaliser une telle armature. Il n’existe pas, dans le monde, une telle dalle LED. C’est impressionnant".

Pollution énergétique et visuelle

La sphère consomme environ 95.000 mégawatts par an l’équivalent de ce que consomment en électricité 20.000 foyers. Les concepteurs du dôme affirment que l’électricité de la salle sera fournie à hauteur de 70% grâce au solaire d’ici à 25 ans.

Et si la sphère est très gourmande en énergie, c’est notamment parce qu’elle dégage une grande luminosité. "Chaque panneau LED est, au moins, aussi puissant qu’une lampe torche. Elle peut vous aveugler si vous êtes trop près de l’infrastructure pendant trop longtemps", conclut Stan Walbert.

Une deuxième sphère devrait désormais voir le jour à Londres. Le cabinet d’architecture Populous a remporté l’appel d’offres en avril dernier. Commandé par l’organisation qui gère le Madison Square Garden de New York - la même qui possède la sphère de Las Vegas -, le bâtiment de 90 mètres de haut sera construit près du parc olympique, dans l’est de la capitale britannique.

Willem Gay