Un juge ordonne de suspendre le réseau social X au Brésil

Sur le réseau social, le compte officiel de l'entreprise a perdu son nom d'utilisateur "@Twitter" et a été renommé X. - Capture d'écran Twitter
Un juge de la Cour suprême brésilienne a ordonné vendredi la suspension au Brésil du réseau social X, propriété du magnat Elon Musk, à la suite d'un long bras de fer judiciaire.
Est décidée la "suspension immédiate, complète et intégrale du fonctionnement de 'X Brasil Internet LTDA' sur le territoire national", selon la décision du juge Alexandre de Moraes, du Tribunal fédéral suprême (STF).
Le magistrat a ordonné à l'Agence nationale des télécommunications (Anatel) d'"adopter toutes les mesures nécessaires" pour que cette mesure entre en vigueur dans un délai de 24 heures.
Il a également demandé aux géants de la tech Google et Apple, ainsi qu'aux fournisseurs d'accès internet, d'"introduire des obstacles technologiques capables d'empêcher l'utilisation de l'application X" et l'accès au site web.
Le juge Moraes avait donné mercredi soir 24 heures à la plateforme du milliardaire américain pour nommer un représentant légal dans le pays, sous peine de suspension du réseau.
Être bloqué "sous peu"
À l'expiration du délai, le réseau social (ex-Twitter) avait indiqué dans un communiqué s'attendre à être bloqué "sous peu" pour son refus de respecter les "ordres illégaux" du juge Moraes, à la tête du combat contre la désinformation dans le pays, pour "censurer ses opposants politiques".
La suspension restera en vigueur jusqu'à ce que le réseau social se plie aux décisions de la justice brésilienne, paie les amendes qui lui ont été infligées et nomme un représentant légal, selon la décision rendue vendredi.
Le 17 août, Elon Musk avait annoncé la fermeture des bureaux de X au Brésil en invoquant les actions du juge Moraes, tout en y laissant le service disponible.
Le magistrat a ouvert en avril une enquête sur Elon Musk en l'accusant d'avoir réactivé des comptes suspendus sur décision de la justice brésilienne. X avait admis que des utilisateurs avaient réussi à contourner les restrictions.
Le juge a ordonné ces dernières années le blocage des comptes de figures influentes des mouvements ultra-conservateurs brésiliens pour avoir disséminé des "fake news";
"Pour qui se prend-il?"
Le 17 août, Elon Musk avait annoncé la fermeture des bureaux de X au Brésil en invoquant les actions du juge Moraes, tout en y laissant le service disponible.
Le haut magistrat a ouvert en avril une enquête sur Elon Musk en l'accusant d'avoir réactivé des comptes suspendus sur décision de la justice brésilienne. X avait admis que des utilisateurs avaient réussi à contourner les restrictions.
Le juge a ordonné ces dernières années le blocage des comptes de figures influentes des mouvements ultra-conservateurs brésiliens pour avoir disséminé des "fake news".
Et ce en particulier depuis les tentatives de partisans de l'ancien président d'extrême droite Jair Bolsonaro (2019-2022), admirateur d'Elon Musk, de discréditer le système de vote électronique lors de l'élection remportée par son rival de gauche Lula en 2022.
Elon Musk a multiplié les attaques contre Alexandre de Moraes cette semaine, traitant le juge de "dictateur" et l'accusant d'étouffer la liberté d'expression.
"Pour qui se prend-il?", a réagi vendredi le président Luiz Inacio Lula da Silva.
"Tout citoyen de n'importe quelle partie du monde qui a des investissements au Brésil est soumis à la Constitution et aux lois brésiliennes", a-t-il dit sur la radio locale MaisPB.
Elon Musk fait également l'objet au Brésil d'une enquête judiciaire dans l'affaire des "milices numériques", soupçonnées d'avoir utilisé de l'argent public pour orchestrer des campagnes de désinformation en faveur de M. Bolsonaro et de ses proches.
Par le passé des plateformes comme Telegram et WhatsApp ont été suspendues temporairement au Brésil sur décisions judiciaires.