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Un collectif diffuse un deepfake de Mark Zuckerberg pour accélérer le vote d'une loi antitrust

La séquence est un deepfake, une vidéo qui utilise l'intelligence artificielle pour faire croire que quelqu'un fait ou dit quelque chose qu'il n'a pas dit.

La séquence est un deepfake, une vidéo qui utilise l'intelligence artificielle pour faire croire que quelqu'un fait ou dit quelque chose qu'il n'a pas dit. - Capture vidéo Demand Progress Action

Le groupe militant Demand Progress Action a publié une campagne publicitaire avec une fausse vidéo de Mark Zuckerberg pour inciter les sénateurs américains à adopter la législation visant à limiter le pouvoir des grandes entreprises technologiques.

Le groupe de défense des droits Demand Progress Action a mis en ligne ce 29 novembre une vidéo deepfake, aux allures de publicité, mettant en scène Mark Zuckerberg. La vidéo de deux minutes a pour but d'inciter les sénateurs américains à adopter une législation antitrust visant à limiter le pouvoir des grandes entreprises technologiques.

Dans la vidéo, un acteur jouant le personnage au chapeau haut-de-forme du Monopoly se transforme en Mark Zuckerberg, patron de Facebook. La séquence est une fausse vidéo qui utilise l'intelligence artificielle pour faire croire que quelqu'un fait ou dit quelque chose qu'il n'a pas dit.

Cette séquence intervient alors qu'une législation antitrust historique qui empêcherait les plus grandes entreprises technologiques comme Meta, Google, Amazon ou Apple d'abuser de leur position dominante, est actuellement en discussion aux Etats-Unis. Ironie de la vidéo, Mark Zuckerberg, ou du moins son deepfake, remercie les sénateurs de prendre de telles mesures, reprenant aussi des séquences du PDG de Facebook interrogé par le Congrès sur ses abus et les pratiques du réseau social.

Législation lente et lobbying

Les partisans de cette politique, dont Demand Progress Action espèrent pousser le Congrès à adopter le projet de loi d'ici la fin de l'année, avant l'arrivée d'une probable majorité républicaine. La vidéo vise plus particulièrement la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, et Chuck Schumer, chef de la majorité démocrate au Sénat. On leur reproche l'absence d'actions sur deux projets de loi antitrust dans le domaine des technologies: l'American Innovation and Choice Online Act et l'Open App Markets Act.

De leur côté, les grandes entreprises technologiques ont dépensé plus de 120 millions de dollars contre le projet de loi, note Bloomberg, dont Facebook qui aurait dépensé plus de 4 millions de dollars en lobbying pour contrer le vote.

Ce n'est pas la première fois que Mark Zuckerberg est victime d'un deepfake. C'était déjà le cas en 2019 pour alerter sur l'utilisation des données personnelles par les géants du numérique.

Margaux Vulliet