Tiktok: une députée macroniste souhaite une commission d'enquête sur le réseau social chinois

La députée macroniste Laure Miller souhaite une commission "transpartisane" afin de faire la lumière sur le réseau social opéré par Bytedance.

Tiktok n'est pas seulement dans le viseur des parlementaires américains, mais également dans celui de la députée de la majorité présidentielle Laure Miller. Le réseau social détenu par le groupe chinois Bytedance a quelque chose "d'extrêmement addictif", où l'on peut passer "des heures devant des vidéos abrutissantes," explique-t-elle à Tech&Co, confirmant ses propos tenus auprès du Parisien.

Une commission pour légiférer

Avec une commission qu'elle veut "transpartisane", elle souhaite mettre en lumière les conséquences supposément néfastes de Tiktok sur les utilisateurs mineurs. Pour la députée, c'est bien les travers du réseau social qui peuvent être remis en question, notamment sur les sujets liés au harcèlement, au suicide ou à la pornographie.

"L'algorithme est effrayant. Il s'agit d'un sujet important car c'est le réseau social qui est le plus utilisé par nos enfants. Il y a un vrai enjeu de santé public," abonde Laure Miller à Tech&Co.

La députée, qui peut déjà compter sur le soutien d'autres parlementaires issus des rangs de la gauche, du centre et de la droite, espère avoir le feu vert de l'Assemblée nationale. Une décision qui pourrait intervenir d'ici une dizaine de jours, avant que la création d'une commission ne soit portée aux votes des députés.

Tiktok accusé d'encourager au suicide des ados

Une volonté de mieux réguler Tiktok ravivée par le délibéré d'un procès contre la plateforme, attendu le 5 mars, et intenté par une association de victimes qui souhaite la rendre responsable des suicides de plusieurs adolescents.

La commission a pour but de lancer une réflexion, et provoquer un effet domino auprès des législateurs, sans attendre l'Europe: "On voit bien à quel point c'est compliqué pour l'Europe de légiférer. Même s'il y a eu des avancées récentes, notamment avec Thierry Breton, je ne peux pas me résoudre à dépendre du calendrier européen. On doit pouvoir maîtriser ce que l'on met entre les mains de nos enfants," précise Laure Miller.

"Peu importe les couleurs politiques," lâche la députée, "c'est un sujet qui concerne tous les parents, il faut que les politiques s'en emparent." Un sujet "par essence" transpartisan qui donnera peut-être lieu à des propositions de loi dans les prochains mois.

Contacté par Tech&Co, Tiktok n'avait pas encore répondu.

Sylvain Trinel