Taxe Gafa: Rakuten France (ex-Priceminister) se démarque d'Amazon

Pour le PDG de filiale française, Fabien Versavau, "cette taxe va affecter la rentabilité de Rakuten en France". - Behrouz Mehri-AFP
La taxe Gafa ne concerne pas que les géants américains (Google, Apple, Facebook, Amazon). En France, la société japonaise Rakuten (qui a racheté la place de marché Priceminister en 2010) s'attend aussi à devoir s'acquitter de cet impôt.
Adopté en juillet dernier, cette taxe est fixée à hauteur de 3% du chiffre d'affaires France des entreprises qui réalisent plus de 750 millions d'euros avec leurs activités numériques, dont 25 millions d'euros pouvant être rattachés à des utilisateurs localisés en France.
Interrogé sur ses intentions de répercuter ou pas cet impôt dans ses tarifs, le PDG de la filiale française, Fabien Versavau confie au quotidien Le Parisien: "Rakuten ne prendra aucune décision de ce genre en 2019. Nous avons d'abord besoin d'évaluer l'impact précis de la taxe Gafa sur notre entreprise. Or ce n'est pas possible pour l'instant car de nombreuses zones de flou demeurent sur ses modalités d'application ou encore le périmètre de cette taxe."
Cette prise de position se démarque de celle d'Amazon qui a prévu de répercuter la taxe "Gafa" sur les tarifs des services facturés aux vendeurs français utilisant sa plate-forme de vente en ligne.
Rakuten France n'en déplore pas moins l'impact négatif de cette taxe qui va affecter sa rentabilité et que le PDG de la filiale qualifie d' "injuste". "Elle crée des distorsions de concurrence entre des sociétés françaises et des sociétés étrangères. Ensuite, elle touche une vingtaine d'autres entreprises que les Gafa et qui n'ont pas forcément leurs pratiques" assène Fabien Versavau. Dans le cas de sa maison-mère Rakuten, "l'optimisation fiscale est extrêmement éloignée de nos valeurs comme de nos pratiques" conclut-il.