Test de la Galaxy Ring: la bague connectée de Samsung a-t-elle vraiment une utilité?

C’est le nouveau segment foisonnant du marché high-tech. Après l’explosion de la tendance des montres connectées pour tout savoir de sa santé, sa condition physique et son bien-être, voici se multiplier les bagues connectées pour traquer vos moindres pas, votre sommeil, votre stress et autres. Tout cela, sans avoir besoin d’écran au doigt.
Sur ce nouveau champ en pleine expansion, Samsung arrive un peu après le début de la bataille, mais avec l’ambition tout simplement de "devenir leader de la catégorie". Et pour cela, le sud-coréen compte sur sa Galaxy Ring. Mais à 450 euros, elle se positionne comme la plus onéreuse de toutes. A-t-elle les arguments pour justifier de ses ambitions?
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Un design passe-partout (mais toujours imposant)
La Galaxy Ring n’a rien d’extraordinaire d’un point de vue design. Elle ressemble à ses concurrentes, mais en bien mieux finie: un anneau proposé en trois coloris (or, noir mat, aluminium mat), en titane pour résister aux rayures et chocs tout en étant léger (2,3 à 3 g selon la taille), loin d’être la plus large (7 mm contre 8 mm en moyenne) et dans la moyenne au niveau de l’épaisseur (2,6 mm). Cela reste encore un peu massif pour une bague malgré la miniaturisation et pas vraiment élégant, mais cela conviendra à tous les styles. Bonne nouvelle, en revanche, vous pouvez nager avec ou vous laver les mains, car elle est certifiée IP68 pour résister à une immersion de 30 min jusqu'à 1,50 m.

Sa légère différence réside dans son format. La Galaxy Ring est légèrement concave. Cela permet d’avoir un anneau plus près du doigt là où se situent les capteurs et plus écarté sur les extrémités. Cela a aussi pour effet de maintenir votre doigt écarté des autres. Si vous mettez la Ring à l’auriculaire, celui-ci va progressivement se "détacher" naturellement de ses acolytes… et rester un peu ainsi même si vous retirez la bague.
Une bague pour tous les doigts
À la différence des autres marques, Samsung propose neuf tailles de bague pour satisfaire le plus grand nombre d’utilisateurs (tailles 5 à 13). Mais les tailles annoncées sont en mesure américaine et non européenne, il faudra donc s’en remettre au baguier maison pour savoir à quoi cela correspond (à commander gratuitement sur le site ou à essayer en magasin). Pour nos essais, nous avons essayé de l’index à l’auriculaire, soit des tailles 10… à 5 ! Réfléchissez bien, notamment si vous tapez beaucoup au clavier ou faites un métier manuel où cela pourrait s’avérer le moins gênant. Samsung conseille de le porter à l’index.

Prise de mesures multiples
La bague embarque trois capteurs optiques pour faire le suivi de vos données. Ils sont tous positionnés à l’intérieur de l’anneau: un capteur de température qui va fonctionner notamment pendant le sommeil, un capteur de fréquence cardiaque et un accéléromètre pour le suivi de vos activités. De jour, la Ring prend vos mesures en continu sans que vous vous en aperceviez. De nuit, la lumière des capteurs peut surprendre autour de votre doigt quand la bague cherche à pister votre sommeil.
Avec Galaxy Wear disponible uniquement sur le Play Store, vous configurez la bague avec votre smartphone Samsung. Si d'autres marques Android (sous version 11 et suivante) peuvent en profiter, certaines fonctions de la Ring en seront absentes (voir plus bas). Pour les iPhone, cela ne fonctionne pas.

Vous allez pouvoir y renseigner votre profil, régler les notifications que vous souhaitez recevoir (niveau cardiaque d’alerte, suivi de cycle…), choisir les activités détectées automatiquement (marche, course) ou les infos collectées durant votre sommeil (température, ronflement, oxygène dans le sang).
Samsung Health, le tableau de bord idéal
La Galaxy Ring va enregistrer les données de votre suivi de sommeil, niveau de stress dans la journée, votre fréquence cardiaque et sa variabilité, votre récupération et de multiples données qui en découlent. Tout cela est répertorié et analysé dans l’application Samsung Health.
Nous avons comparé en parallèle avec une Apple Watch et les données sont assez proches, même si la bague annonce souvent davantage de pas effectués (avec une Galaxy Watch7 ou Ultra, les informations auraient été croisées avec celles de la bague pour le bilan de l’app, difficile donc de comparer). Pour le sommeil (heures d’endormissement et de réveil), elles étaient aussi assez fiables. Exception faite sans doute du taux d’oxygène dans le sang qui a eu tendance à varier de 80 à 100% dans la nuit, ce qui le fait passer du critique au très bien.

L’un des attraits de l’application, c’est le score d’énergie de 0 à 100 qui apparaît chaque matin et dont le suivi permet de connaître l’évolution de votre état de forme. Il se présente sous forme chiffrée avec un bilan fourni pour savoir les points que l’on pourrait améliorer (dormir davantage, faire du sport, se coucher plus tôt, manger moins tard, etc.). C’est l’IA qui analyse vos données, les renseignements fournis sur votre repas ou vos activités, pour générer ses conseils.
Samsung avance son intelligence artificielle Galaxy AI en intervenant de taille. Cela se traduit dans les comptes-rendus affichés. Mais pour le moment, après une bonne semaine d’utilisation, les conseils tiennent surtout du bon sens plus que de la recommandation.

Une autonomie correcte
La Galaxy Ring nous a tenu un peu plus de six jours pour un usage assez standard, pas mal de marche et d’activité tranquille, ainsi qu’un suivi du sommeil. Nul doute que si vous la sollicitez beaucoup plus en faisant de la course, du vélo ou toute activité sportive annoncée (depuis la montre ou le smartphone), l’enregistrement de données la fera un peu baisser en autonomie. Quand elle fonctionne avec une montre Galaxy Watch, le smartphone sait privilégier l’un ou l’autre support selon les mesures à prendre et cela a un effet bénéfique sur l’autonomie de la Ring.

Elle s’accompagne d’un boîtier de transport qui sert aussi à la recharger. Idéal si vous devez partir plusieurs jours et craignez d’être à plat.
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Surtout pour les smartphones Samsung
L’anneau de Samsung s'apparente surtout à un accessoire pour les smartphones de la marque. Si vous avez un Xiaomi ou Honor, vous pourrez profiter de la Galaxy Ring, avec cependant des fonctions absentes. Par exemple, impossible de retrouver la bague et de la faire clignoter pour la repérer sans Galaxy Z ou S. Elle ne marchera pas plus avec un smartphone et une montre connectée d’une autre marque. Au contraire, elle aura tendance à se montrer moins endurante. Et toute l'offre autour de Galaxy AI est de fait absente des autres appareils Android, dont le score d'énergie.
L’intérêt par rapport à une montre
La Galaxy Ring travaille dans l’ombre. Démunie d’écran, elle ne permet donc pas d’avoir le nez dessus sans arrêt pour avoir ses informations, des notifications, des alertes… Certains apprécieront, d’autres non. Mais elle en fait toujours moins qu’une montre connectée, notamment la Watch Ultra avec laquelle nous l’avons souvent utilisée en parallèle. Au-delà de l’aspect écran déporté d’une montre, cette dernière permet d’obtenir des informations plus complètes sur sa composition corporelle, sa tension artérielle, etc.

On note aussi une précision moindre dans la détection d’activité et le suivi sportif pour la bague lorsque l’on court ou marche longtemps et qu’elle s’active par détection automatique. Elle a eu tendance à nous manquer des distances ou du temps d'activité assez largement. Il vaut mieux passer en manuel par la montre ou le smartphone. Et la détection automatique n’est, de plus, pas possible pour tous les sports.
Rien de plus à faire…
On regrette que la Galaxy Ring ne permette pas de payer en embarquant une puce NFC avec notre carte bancaire virtuelle. Elle ne fait pas grand-chose de plus que de suivre vos métriques. Samsung autorise deux commandes gestuelles en pinçant deux doigts de la main, mais cela sert à prendre des photos ou à arrêter le réveil de votre smartphone… à condition d’avoir un Galaxy Z Flip6 ou un Galaxy Z Fold6.
Conclusion
La Galaxy Ring est sans doute l’un des modèles de bague connectée les plus aboutis. Elle a pour elle son design. Pour le reste, elle fait comme la concurrence, voire parfois moins. L’application Samsung Health lui est d’une très grande aide pour suivre vos données de santé et sportive. La Ring ne fait finalement rien de plus qu’une montre connectée, même plutôt moins de choses, et ne peut fonctionner qu’avec un smartphone en soutien, si possible Samsung pour en profiter pleinement. Les conseils de l’IA sont encore un peu sommaires et tiennent souvent du bon sens. Mais cela viendra aussi en l’utilisant au long cours pour plus de précision.
Reste le prix, deux fois plus élevé que la moyenne du marché, que l’on peine à justifier. À 250 euros, il était facile de recommander la Ring à tout le monde pour avoir un œil sur sa santé et le suivi éventuel de ses activités sportives (avec une montre en bonus si possible). À 450 euros, plus que certaines smartwatches, il faut vraiment avoir besoin de suivre sa santé et son sport… et ne pas aimer les montres sans doute.