A quoi vont bien pouvoir servir les bagues connectées?

Samsung a brièvement présenté, mercredi soir, sa première bague connectée.

Un doigt sur votre santé pour mieux la surveiller. Après les montres connectées, Samsung a présenté ce mercredi un autre objet à porter pour suivre votre santé. Baptisée Samsung Ring, il s’agit là d’une bague connectée capable de recenser vos mesures de santé, votre niveau de stress ou la qualité de sommeil.

Des données déjà prises en compte par la montre maison, la Galaxy Watch 6, mais dans un format plus compact et facile à porter sur le long terme, notamment la nuit. Cela fait près de neuf ans que le sud-coréen peaufine son projet et dépose des brevets pour le protéger. Cet anneau intelligent viendrait en parallèle du smartphone, mais aussi au sein d’un écosystème de produits compatibles avec le système SmartThings porté par Samsung. Car cette bague pourrait sans doute à terme piloter aussi d’autres appareils ainsi que la maison connectée (lumière, TV, objet, ouvrant, etc.).

La première version attendue l’an prochain serait davantage tournée vers le suivi santé et fitness avec un électrocardiogramme embarqué et un capteur PPG permettant de suivre la fréquence cardiaque et la pression sanguine. Mais la force de frappe de Samsung sur ce segment de marché pourrait aussi servir à le porter et le démocratiser auprès d’un large réservoir de possesseurs de smartphones maison.

Samsung en fer de lance

Ice-Watch a, lui aussi, sa Ice Ring, pensée "pour suivre avec style la santé, le fitness et le sommeil" et quasi siamoise de la Samsung Ring. Une bague connectée déclinée en trois modèles (or, argent et noir sidéral) et six tailles. Elle pèse moins de 3 grammes, résiste à l’immersion (IP68), se connecte en Bluetooth 5.1 à un smartphone et dispose d’une autonomie de 7 jours avec charge rapide (100% en 30 minutes).

Ice Ring © Ice Watch

Elle va suivre en permanence sept points de santé (activité au quotidien, activité sportive, sommeil, santé cardiaque, variation de la fréquence, oxygénation du sang, niveau de stress). Ice Ring enregistre toutes les mesures possibles depuis votre doigt. Via l’application, elle analyse le tout et donne des conseils pour se détendre si vous êtes trop stressé, améliorer votre sommeil sans besoin d’autres capteurs (montre, matelas ou tapis connectés, etc.). Pour cela, elle fournira au réveil un score de sommeil entre 0 et 100.

Si elle peut être plus pratique qu’une montre connectée au poignet en permanence pour avoir un suivi complet, la bague a un usage plus limité, réduit à une évaluation des métriques. Et surtout un prix assez élevé: 199 euros pour la Ice Ring disponible chez Louis Pion, jusqu’à 300 euros pour d’autres et sans doute un peu plus à prévoir pour la Samsung Ring.

Une polyvalence comme gros potentiel

Ce n’est pourtant pas la première fois que la bague attise les convoitises des géants de la tech en quête de suivi renforcé de l’utilisateur. Il y a quelques années, le marché s’était déjà emballé avec la française Circular, une bague bardée de capteurs et fonctionnant en NFC, et surtout la finlandaise Oura Ring, proposant toutes deux déjà un design et des fonctions identiques.

La bague Oura Ring bardée de capteurs © Oura

Et il y a aussi Aeklys, la bague corse d’Icare Technologies conçue avec Philippe Starck, fonctionnant sans batterie - mais en lien avec un smartphone qui n’a pas besoin d’être à proximité - et proposant un système de paiement embarqué sécurisé (partenariat avec Mastercard), ses documents d’identité, ses cartes de fidélité en NFC, le contrôle de serrure connectée, une validation sécurisée d’accès, etc.

À l’origine, les anneaux permettaient d’échanger des données, personnelles ou bancaires pour payer, remplacer une clé ou un badge. Avec l’avènement du tout-connecté, les bagues peuvent ambitionner de devenir de vrais compléments de vie, des lanceuses d’alerte sur notre état de santé dès le moindre soupçon d’anomalie. Elles se montrent aussi moins envahissantes, oubliées au doigt et nécessitant bien souvent d’être moins souvent rechargées.

Et leur potentiel est énorme. En plus de la santé, du sport ou encore du contrôle d’objets connectés, la bague peut être un moyen simple de renforcer sa sécurité en servant de balise de détresse ou de déclencheur d’alerte en cas d’agression, d’accident ou autre. Ce n’est sans doute pas pour rien et pour leurs multiples atouts que les anneaux séduisent aussi l’armée et différents corps de métier ayant besoin de sécurité et de suivi. Se faire oublier pour mieux se rendre utile, c’est aussi un atout que beaucoup recherchent, alors que l’on a peut-être le doigt sur la solution.

Melinda Davan-Soulas