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Russie: les vendeurs de smartphones désormais obligés de pré-installer des applications russes

Le géant russe Yandex a commercialisé son premier smartphone en 2018

Le géant russe Yandex a commercialisé son premier smartphone en 2018 - YURI KADOBNOV

Promulguée en 2019 par Vladimir Poutine, une loi vise à mettre en avant les applications russes pour mieux concurrencer les plateformes étrangères.

Une loi entrée en vigueur ce jeudi rend obligatoire la pré-installation de logiciels ou d'applications russes sur tous les smartphones, tablettes, ordinateurs et autres objets connectés vendus en Russie.

Selon cette loi, tous les appareils connectés vendus dans le pays à partir du 1er avril devront être équipés de ces logiciels, qu'ils aient été produits en Russie ou importés de l'étranger, sous peine d'amendes à partir de juillet. 

Cette loi a été promulguée fin 2019 par le président Vladimir Poutine et devait initialement entrer en vigueur le 1er juillet 2020. Elle est présentée par les autorités comme un moyen de promouvoir les entreprises technologiques du pays face à la concurrence étrangère. Mais ses détracteurs affirment qu'il s'agit d'une nouvelle tentative du pouvoir de contrôler l'espace numérique.

"Loi anti-Apple"

Les services pré-installés appartiennent notamment aux deux géants d'internet russes Yandex et Mail.ru. Parmi les réseaux sociaux, on trouve les "Facebook russes" Odnoklassniki et VKontakte. La liste inclut également des programmes de Kaspersky Lab.

En Russie, cette loi controversée a été surnommée "loi anti-Apple", le fabricant américain ayant toujours refusé de pré-installer des applications autres que les siennes sur ses appareils. Le fabricant californien a toutefois obtenu la possibilité de suggèrer ces applications à l'utilisateur lors de la configuration d'un iPhone sans les pré-installer, en ne sélectionnant que celles qui respectent les conditions de l'App Store.

Les autorités russes n'ont cessé de serrer la vis ces dernières années sur le réseau internet, bloquant des contenus et sites liés à l'opposition, mais aussi des services qui refusaient de coopérer avec elles alors qu'Internet est l'un des derniers espaces de liberté pour les voix critiques du pouvoir. Le gouvernement a par ailleurs mis en place un réseau Internet isolé du reste du monde, afin de pouvoir résister en cas de cyberguerre.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably avec AFP Rédacteur en chef adjoint Tech & Co