Qu'est-ce que le robot français Idéfix, qui part à la découverte de Phobos, la lune martienne?

Le rover franco-allemand va décoller en septembre 2024. L'appareil grand comme un micro-onde doit permettre de mieux connaître la surface de l'astre Phobos.

Idéfix pèse 25kg et mesure 41,5 cm, mais il ne s'agit pas d'un petit chien. Le centre national d'études spatiales (Cnes) a présenté mardi le nouveau rover franco-allemand qui servira à découvrir la surface de Phobos, une lune de la planète Mars.

Le nom Idéfix n'a évidemment pas été choisi au hasard. Avec l'accord des éditions Albert René, il a été choisi de donner ce nom à l'appareil, un sobriquet qui "correspond parfaitement au rôle d'éclaireur que devra remplir le roveur (...) nulle doute qu'il fera preuve de suffisamment de flair et de ténacité pour relever l'ensemble des défis", raconte l'agence sur Twitter.

Mais l'histoire de ce titre est encore plus complexe, comme l'a indiqué au Figaro Stéphane Mary, chef de projet au Cnes:

"C'est évidemment un clin d'œil au premier satellite français, Astérix, lancé en 1965. Nous trouvions assez amusant que le premier rover de l’agence porte le nom de son fidèle compagnon"

Autre point fort, la reconnaissance mondiale de la bande dessinée et la sympathie qu'attire immédiatement le nom d'Idéfix. Une bonne manière d'attirer simplement l'attention du public sur la machine et sa mission.

Décollage en septembre 2024

Le rover gros comme un micro-onde, né de la coopération entre les agences spatiales française et allemande, sera transporté jusqu'aux environs de la planète rouge par la mission japonaise Mars Moon eXplorer (MMX). Le décollage de l'appareil est attendu pour le mois de septembre 2024. Le tout en espérant que le lanceur japonais ne connaîtra pas le même dysfonctionnement qu'en mars dernier.

Une fois la mission arrivée dans la vicinité de Phobos, un voyage qui devrait durer dix mois, MMX va stationner aux environs de cette lune pour en étudier, de loin, la surface. Après un temps de cartographie, Idéfix sera largué à 50 mètres du sol. Même si cela peut "paraître beaucoup", en prenant en compte la plus faible gravité sur place, cela équivaut à une chute de 10 centimètres sur terre, selon Stéphane Mary.

Au minimum, Astérix va devoir passer 100 jours sur Phobos avant d'espérer être ramené sur la planète bleue. Au plus tard, la mission MMX devra retourner sur Terre d'ici 2028. Durant sa visite, le robot équipé d'une caméra très haute définition (4K) pourra visiter les coutures de l'astre encore inconnu. Un voyage extrêmement lent et fastidieux, Idéfix ne pouvant se déplacer qu'à une vitesse maximale d'un millimètre par seconde. Mais sa présence sert à ouvrir la voie à une tâche plus globale de MMX, rapporter sur Terre des échantillons qui pourraient, en bonus, contenir des traces de terre martienne.

Tom Kerkour