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Pour la Commission européenne, Twitter choisit "la confrontation"

Le 27 avril, Twitter annonçait quitter le code de l'UE contre la désinformation. De son côté, la Commission européenne assure que son cas sera examiné de près.

Twitter a "choisi la confrontation" en décidant de quitter le code volontaire de bonnes pratiques de l'UE contre la désinformation en ligne, a déploré lundi la vice-présidente de la Commission européenne chargée des valeurs et de la transparence, Vera Jourova.

"Nous pensons que c'est une erreur de la part de Twitter. Ils ont choisi la confrontation", a déclaré Mme Jourova, avertissant que le respect par le réseau social américain appartenant à Elon Musk de la loi de l'UE sur les services numériques, qui entrera en vigueur le 25 août, serait examinée "de près".

"Nous pensons que c'est une erreur de la part de Twitter (...) Ils ont choisi la confrontation", a déclaré devant la presse Mme Jourova, chargée des valeurs et de la transparence au sein de la Commission.

Au-delà des engagements volontaires actuellement en place, la lutte contre la désinformation deviendra une obligation légale dans le cadre de la DSA (la loi européenne sur les services numériques) en vigueur à partir du 25 août.

Si Twitter "veut opérer et gagner de l'argent sur le marché européen, il devra se conformer à la loi sur les services numériques", a martelé Mme Jourova.

"Une attention accrue"

"Le code est volontaire, mais ne vous y trompez pas: en quittant le code, Twitter va faire l'objet d'une attention accrue. Ses actions et le respect de la loi européenne (DSA) seront examinée de près, de façon ferme et prioritaire", a-t-elle averti.

Le départ de Twitter n'est pas une surprise pour Bruxelles: depuis le rachat du réseau social il y a plus de six mois, le milliardaire Elon Musk a assoupli la modération des contenus problématiques et semble avoir amplifié la voix de propagateurs notoires de désinformation sur la plateforme.

Le code européen de bonnes pratiques contre la désinformation en ligne regroupe une trentaine de signataires, des géants comme Meta, Google, Microsoft ou TikTok, mais aussi de plus petites plateformes, ainsi que des professionnels de la publicité, des fact-checkeurs et des ONG. Les signataires du code avaient eux-mêmes participé à sa rédaction.

"Beaucoup de personnes travaillant à Twitter avaient collaboré avec nous (...) C'est désolant. Twitter avait des (employés) très compétents et déterminés qui avaient compris qu'il doit y avoir une certaine responsabilité, une responsabilité renforcée de la part des plateformes", a déploré Mme Jourova.

M.V avec AFP