Tech&Co
Tech

Pornographie et mineurs: deux associations veulent faire suspendre Twitter pour manque de contrôle

Twitter doit détailler ses moyens de lutte contre la haine en ligne.

Twitter doit détailler ses moyens de lutte contre la haine en ligne. - Lionel BONAVENTURE © 2019 AFP

Des associations, luttant pour la protection des enfants, dénoncent l'absence de contrôle des âges sur les réseaux sociaux, et plus particulièrement sur Twitter.

Dans une tribune publiée dans le Journal du Dimanche le 2 mai, et relayée par NextINpact, deux porte-paroles d'associations de protection de l'enfance ont indiqué vouloir obliger les réseaux sociaux à se mettre en conformité avec la législation en vigueur concernant la protection des mineurs, quitte à demander leur suspension temporaire.

Il s'agit du Conseil français des associations pour les droits de l'enfant (Cofrade, qui représente 50 associations de protection de l'enfance) et l'Observatoire de la parentalité et de l'éducation numérique (Open). La tribune vise en particulier Twitter, dans le contexte du rachat de cette plateforme par l'homme d'affaires Elon Musk.

Les associations souhaitent agir en réclamant "la suspension temporaire des réseaux sociaux qui ne respectent pas les textes législatifs de protection de l'enfance", ainsi que "la tenue sans délais d'États généraux concernant la régulation des réseaux sociaux avec pour prisme principal la protection des enfants".

Mineurs exposés

"Qu'il s'agisse de sexualité ou de violence, l'ensemble des réseaux sociaux sont concernés par la présence de contenus inadaptés à l'âge de certains de leurs utilisateurs", résume la tribune.

Dedans, Armelle Le Bigot Macaux, présidente du Cofrade a ainsi précisé avoir saisi l'Arcom. Les associations dénoncent à la fois la facilité d'accès à des contenus choquants, mais aussi le manque de contrôle qui permet aux plus jeunes d'accéder à ces plateformes.

"Les conditions d'utilisation de Twitter, en particulier, sont surprenantes voire en totale contravention avec les lois de protection de l'enfance en vigueur en France. S'il interdit les contenus "excessivement sanglants", Twitter autorise, sous conditions, la publication de tous les autres médias, y compris pornographiques", est-il écrit dans la tribune partagée dans le Journal du Dimanche.

Twitter visé

Cette annonce vise donc particulièrement l'exposition des mineurs sur Twitter à des contenus violents ou pornographiques. Le manque de modération des contenus en est un facteur aggravant. Sur le réseau social, la possibilité est donnée aux utilisateurs de "masquer" des contenus choquants en apposant un filtre. Toutefois, la pratique est au bon vouloir de celui qui publie l'image, et la modération du réseau social est insuffisante.

Les associations dénoncent également que "l'âge des utilisateurs est peu voire pas contrôlé par les plateformes, et encore moins les autorités". En effet, si la législation précise que la plateforme est interdite d'accès aux moins de 13 ans, et sur autorisation des parents entre 13 et 15 ans, seule une case à cocher au moment de l'inscription encadre cette règle.

Cette problématique, particulièrement casse-tête pour les législateurs, se retrouve également sur les sites pornographiques ou les plateformes de messagerie vidéo. Récemment, l'Arcom a multiplié les menaces de blocages envers les sites pornographiques, dont les modalités de contrôle d'âge sont jugées largement insuffisantes.

Victoria Beurnez