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Malgré les nets reculs de l'iPhone et du marché chinois, Apple limite les dégâts

Le chiffre d'affaires des trois derniers mois de 2018 a été plombé par un repli de 15% à 52 milliards de dollars du chiffre d'affaires tirés des iPhone.

Le chiffre d'affaires des trois derniers mois de 2018 a été plombé par un repli de 15% à 52 milliards de dollars du chiffre d'affaires tirés des iPhone. - Justin Sullivan-AFP

Apple a confirmé que ses ventes de fin d'année avaient été décevantes avec un chiffre d'affaires en repli de 5% et un bénéfice net à la peine, plombés par l'iPhone et la Chine, mais il a su néanmoins rassurer les investisseurs.

Apple a connu une fin d'année décevante comme il l'avait prévu. Au début du mois de janvier 2019, la marque à la pomme avait pris tout le monde par surprise en prévenant, fait rarissime, que son chiffre d'affaires et ses ventes d'iPhone avaient été plus mauvais que prévu sur les trois derniers mois de 2018, le premier trimestre de son exercice décalé.

Le chiffre d'affaires des trois derniers mois de 2018, le premier trimestre de son exercice décalé, est ressorti en repli de 5% à 84,3 milliards de dollars. Ce chiffre a été plombé par un repli de 15% à 52 milliards de dollars du chiffre d'affaires tirés des iPhone, une baisse imputable notamment à la baisse de ses ventes sur le marché chinois, où le groupe a vu son chiffre d'affaires (tous produits confondus) dégringoler de 27% à 13,16 milliards de dollars. Malgré les résultats, le titre avançait de presque 6% en Bourse dans les échanges électroniques vers 21H30 GMT, dans la nuit de mardi à mercredi.

Tim Cook affiche sa confiance sur le long terme

Ce raté de la fin 2018 pose une question cruciale pour les investisseurs: l'entreprise connaît-elle seulement un trou d'air passager ou s'agit-il d'un problème plus grave? "Même s'il est décevant d'avoir manqué notre objectif (initial) de chiffre d'affaires (annoncé à l'automne), nous gérons Apple à long terme et les résultats de ce trimestre montrent que notre force sous-jacente est profonde et large", a commenté le PDG Tim Cook.

Bien qu'Apple enregistre là pour la première fois depuis des années des résultats en repli et confirme le fait que l'iPhone, dont il est très dépendant financièrement, est en perte de vitesse, le groupe a montré qu'il avait d'autres relais de croissance dans les autres appareils (iPad, Mac, montres connectées) mais surtout dans les services en ligne (streaming, cloud, paiement), qu'il tente de présenter comme un moteur de croissance. Les services ont vu leurs chiffres d'affaires grimper de 19% à 10,9 milliards, un peu au-dessus des attentes des analystes. De même, les ordinateurs Mac, la tablettes iPad, les accessoires (écouteurs, montres) ont tous vu leurs ventes augmenter.

Apple commencerait-il à manquer de souffle?

Mais, pour Neil Saunders, analyste de Global Data, "cette baisse inhabituelle du chiffre d'affaires est le symbole d'une entreprise qui commence à manquer de souffle".

Alors qu'aucun appareil révolutionnaire ne pointe à l'horizon, plus de 10 ans après l'iPhone et plus de 8 ans après l'iPad, les spéculations sur ses projets sont légion. Beaucoup d'analystes pensent par exemple que le groupe, richissime, pourrait décider d'aller directement sur le terrain de Netflix et d'Amazon en investissant massivement dans des contenus originaux.

Pour l'instant, Apple reste timide sur ce terrain mais a annoncé l'an dernier que la célèbre présentatrice et femme d'affaires Oprah Winfrey allait produire des programmes pour la plateforme. Apple pourrait aussi produire une série animée avec le chien Snoopy. D'autres, enfin, parient sur la conduite autonome.

Frédéric Bergé avec AFP