Loi contre le cyberharcèlement: Facebook, Twitter et Google menacent de quitter Hong Kong

Avec davantage de possibilités de personnalisation, Facebook et Twitter sont les nouveaux vecteurs de campagnes d'hameçonnage des pirates. - Pixabay
La tension est croissante entre les entreprises américaines du numérique et Hong-Kong. Trois géants du web, Facebook, Twitter et Google, ont menacé le gouvernement local de quitter le territoire. En cause, une réforme des lois hongkongaises concernant la protection des données personnelles. L’évolution en question pourrait leur faire porter la responsabilité des usages malveillants que certains utilisateurs font des données personnelles.
Des amendements contre le cyberharcèlement
La pratique visée, nommée “doxing”, consiste à publier des informations personnelles sur un individu dans le but de lui nuire. Pour la réfréner, le Bureau des affaires constitutionnelles et continentales a proposé des amendements en mai 2021, dont un concernant la responsabilité des plateformes numériques.
L’Asia Intenet Coalition, collectif asiatique d’entreprises du numérique, a écrit une lettre non publiée mais que le Wall Street Journal a pu consulter. Cette lettre évoque les craintes émises par les entreprises face à ces amendements, qui pourraient, selon elles, “exposer leur personnel à des enquêtes ou des poursuites liées à ce que les utilisateurs publient sur leurs réseaux”.
Les peines prévues pour les plateformes hébergeant cette forme de cyberharcèlement peuvent aller jusqu’à un million de dollars hongkongais, soit environ 108 000 euros, et jusqu’à cinq ans d’emprisonnement.
“Le seul moyen, pour ces entreprises du numérique, d’éviter ces sanctions serait de cesser leur investissement et de ne plus proposer leurs services à Hong Kong”, affirme la lettre.
Des amendements trop "ambigus"
Jeff Pain, directeur du collectif, juge les amendements "trop ambigus". A ses yeux, ils pourraient constituer une porte ouverte aux sanctions envers les entreprises. La lettre précise également que ces ajouts pourraient "réduire la liberté d'expression et criminaliser le plus innocent partage d'informations en ligne."
L'Asia Internet Coalition a donc expréssement demandé une clarification de ces amendements avant de mettre fin à leur service à Hong Kong.
Selon le Wall Street Journal, "une première lecture de ces amendements prévoit qu'une simple photo désavantageuse pourrait constituer le type de données personnelles que la loi entend protéger."
Pour l'heure, les amendements doivent passer devant le conseil législatif hongkongais.