Le maire de New York a utilisé l'IA pour appeler ses habitants dans plusieurs langues

Eric Adams a utilisé une IA pour traduire sa voix dans des langues qu'il ne parle pas. Une initiative jugée "contraire à l'éthique" pour des spécialistes de la technologie.

Le maire de la ville de New York, Eric Adams, a utilisé l'intelligence artificielle pour traduire sa voix dans plusieurs langages, dont une majorité qu'il ne parle pas. Dans le cadre d'une campagne de recrutements dans sa ville, des appels téléphoniques automatisés avec sa voix ont ainsi été passés dans différentes langues, comme le mandarin ou le yiddish, rapporte le quotidien The Los Angeles Times.

Le quotidien précise que le maire new-yorkais ne parle qu'une langue: l'anglais. "Les gens m'arrêtent dans la rue et me disent 'je ne savais pas que vous parliez mandarin' ! Les appels automatiques que l'on utilise mobilisent différentes langues pour parler directement avec la diversité new-yorkaise", a expliqué Eric Adams auprès du Los Angeles Times.

Les appels ne révèlent pas que le maire ne parle pas les langues concernées, ou que les appels ont été réalisés via une intelligence artificielle, ce que dénonce un groupe américain dédié à la surveillance de l'usage des technologies, le Surveillance Technology Oversight Projet.

"Le maire fait des deepfakes de lui-même", regrette Albert Fox Cahn, directeur exécutif du groupe, auprès du Los Angeles Times.

"C'est profondément contraire à l'éthique, surtout lorsque c'est financé par l'argent public. Utiliser l'intelligence artificielle pour convaincre les New-yorkais qu'il parle différentes langues est orwellien. Oui, nous avons besoin de publicité dans toutes les langues des habitants, mais ces deepfakes sont juste un projet vaniteux et inquiétant", s'insurge le directeur exécutif.

Cette campagne d'appel survient dans un contexte compliqué pour les régulateurs, qui voient la technologie des deepfakes s'améliorer de jour en jour et les plates-formes numériques être dépassées.

Victoria Beurnez