L'école d'ingénieurs ICAM prend le virage ChatGPT

L'arrivée de ChatGPT est un sujet de préoccupation dans le monde de l'enseignement. Depuis son lancement en novembre 2022, le chatbot a séduit de nombreux étudiants notamment attiré par ses capacités à rédiger des dissertations. De leur côté, les professeurs craignaient qu'il devienne un outil de triche. Après plusieurs mois d'utilisation, les avis sont plus nuancés.
"Nous en parlons depuis pas mal de temps [...] En tant qu'enseignant, ça nous a fait peur au début", reconnaît Georges Constantine, enseignant à l'école d'ingénieurs ICAM et invité de Tech&Co ce mardi 30 mai. "On se dit que l'on doit peut être s'adapter à une nouvelle méthodologie. Mais au fur et à mesure, en discutant avec les collègues sur l'usage, sur les bienfaits de ChatGPT, en lisant des articles, on commence à mieux comprendre son fonctionnement".
Aiguiser le sens critique des étudiants
Georges Constantine se dit bluffé par les capacités de ChatGPT. C'est également le cas de Romane Ricou, étudiante en 5ème année à l’ICAM et invitée de Tech&Co le 30 mai. Pour sa part, la jeune femme dit se servir du chatbot tous les jours pour rédiger des mails et des textes.
Par ailleurs, "pas mal de mes camarades l'utilisent pour débugger des programmes ou pour comprendre certains termes techniques. Cela nous aide à débroussailer le sujet", analyse l'aspirante ingénieure.
Georges Constantine estime pour sa part que le rôle de l'enseignant est de montrer que même si ChatGPT est performant, il n'est pas infaillible.
"Nous leur montrons la bonne méthode d'usage de l'outil. Ils peuvent se reposer sur ChatGPT pour des recherches, mais pas uniquement prendre les données brutes, sans l'analyse critique d'un ingénieur. On essaye de développer le sens critique", résume Georges Constantine.