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"Je n’en peux plus": le ras-le-bol d’un père à propos des groupes de messages familiaux devient viral

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“Je n’en peux plus de cette pression de devoir toujours rigoler ou aimer ou apprécier les pensées, les photos et les plaisirs aléatoires de tout le monde”, a grincé Thomas D’Orazio, un Américain de 51 ans.

Un cri du coeur qui a visiblement trouvé des admirateurs. Le message d’un père de famille américain sur le groupe de messages familial est devenu viral après que sa fille l’a partagé sur Twitter, le 16 janvier dernier. Une semaine après, il comptait près de 15 millions de vues, souligne FranceInfo.

"Je n’en peux plus de cette pression de devoir toujours rigoler ou aimer ou apprécier les pensées, les photos et les plaisirs aléatoires de tout le monde", a écrit Thomas D’Orazio, 51 ans. "Pour les prochains messages: je les adore, ils me font rire et je les apprécie sauf si ce n’est pas bien, alors je ne les aime pas. A perpétuité."

Et de trancher: "Je ne peux pas vivre avec cette pression. Je me tire."

Visiblement, le ras-le-bol de ce père de famille a trouvé une résonance chez beaucoup de familles, lassées par ces groupes qui se multiplient, notamment sur WhatsApp. "Mon père m'a appelé et m'a dit ironiquement qu'il avait un million de textos auxquels répondre maintenant" a commenté sa fille deux jours après le tweet.

Pour la chaîne ABC, Allison D’Orazio raconte le jour du "drame" ou plutôt la goutte de trop pour son père. Avec sa soeur, elle envoyait "un tas de liens vers des articles que nous trouvions drôles”.

"Il adore s’impliquer et interagir, alors il s'est senti obligé d'aimer chaque chose ou de réagir à chaque chose que nous avons envoyée, et c’est à la fin de la journée qu'il a envoyé ce message”poursuit la jeune femme de 23 ans.

Les groupes de l'enfer

Thomas D’Orazio n’a pas quitté le groupe pour autant et n’a pas vexé sa famille dans l’histoire mais la viralité de ce coup de sang n’est pas anodin. Les groupes WhatsApp, très prisés depuis la pandémie, deviennent parfois très lourds à supporter, d’autant qu’ils se multiplient. En novembre dernier, BFMTV racontait comme les discussions entre voisins pouvaient rapidement tourner à l’enfer. D'autant que chacun se sent souvent obligé d'y répondre.

"Ce sont les règles de la vie sociale", commente pour BFMTV Laurence Allard, co-auteure de Écologies du smartphone. "Les rituels de la civilité sont transposés dans la vie numérique. La norme est donc de répondre, comme quelqu'un qui vous adresse un ‘bonjour'."

Jusqu’il y a quelques mois, le fait de quitter un groupe WhatsApp était marqué noir sur blanc sur la messagerie de tous. Ce n’est désormais plus le cas puisqu’il est désormais possible de quitter une conversation de groupe sans alerter les membres (à l'exception des administrateurs du groupe), à condition de bien mettre son application à jour.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business