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"J'avais besoin d'attention": une victime de brouteur raconte avoir été escroquée de plus de 8.000 euros

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Véronique Paumard a été pendant plusieurs mois sous l'emprise d'un brouteur en 2019. Elle raconte avoir été escroquée de 8.450 euros par cet inconnu rencontré sur Internet.

Son histoire fait douloureusement écho à l'actualité. Comme Anne, cette femme victime d'un faux Brad Pitt lui ayant extorqué plus de 800.000 euros, Véronique Paumard a vécu pendant plusieurs mois sous l'emprise d'un brouteur en 2019.

"J'avais installé l'application Instagram, que je n'utilisais pas forcément. Et un jour, j'ai reçu un message d'un homme, auquel j'ai répondu", commence-t-elle au micro de BFMTV.

Elle ajoute: "J'avais besoin d'attention, que quelqu'un m'écoute, d'échanger avec quelqu'un. Et lui, il était là, il était là au bon moment. J'étais seule depuis cinq ans et c'est pour ça, je pense, que j'ai plongé".

Pendant plusieurs mois, Véronique Paumard échange des messages avec son mystérieux interlocuteur. "J'ai senti une espèce d'emprise peu de temps après, j'ai eu besoin d'échanger régulièrement dès ce premier échange. Et je ne savais pas ce qui m'attendait et ça ne me ressemblait pas", confie-t-elle.

Escroquée de 8.450 euros

Progressivement, Véronique Paumard se sent en confiance. Jusqu'à ce que son compagnon virtuel ne lui soutire de l'argent pour différents motifs. 8.450 euros au total. Six ans plus tard, Véronique Paumard n'a pas récupéré cette somme. "Elle est irrécupérable", tranche celle qui est aujourd'hui membre de l'association d'assistance aux victimes d'arnaqueurs sentimentaux.

"J'ai porté plainte six mois après, elle a été classée sans suite parce que l'escroquerie sentimentale n'est pas reconnue par la loi, continue la victime. Ils ont à dire qu'on envoie de l'argent consciemment, mais ce qu'ils oublient, c'est qu'on n'est pas conscient du tout."

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Pourtant, Véronique Paumard explique avoir eu "des doutes constamment, à chaque demande d'argent."

"Mais à chaque fois que je lui faisais part de mes doutes, il me retournait complètement le cerveau et donc je continuais. Je ne parlais pas de ça à mon entourage, parce que je savais que ce n'était pas bien", raconte celle qui a depuis écrit un livre sur son histoire. Avant de résumer: "Le déni est plus fort que les doutes qu'on peut avoir."

Lucie Valais Journaliste BFMTV