Un Américain arrêté pour avoir généré des photos pédopornographiques par IA

Steven Anderegg encourt jusqu’à 70 ans de prison pour avoir créé des milliers d’images réalistes de mineurs nus ou partiellement vêtus à l’aide d’une intelligence artificielle.

La semaine dernière, les autorités américaines ont arrêté un homme de 42 ans, accusé d’avoir possédé, produit et distribué des images pédopornographiques générées par l’intelligence artificielle (IA). Habitant dans le Wisconsin, Steven Anderegg est soupçonné d’avoir utilisé l’IA Stable Diffusion pour "créer des milliers d’images réalistes de mineurs prépubères", a indiqué le ministère américain de la Justice dans un communiqué.

"Nombre de ces images représentaient des mineurs nus ou partiellement vêtus exhibant ou touchant leurs organes génitaux de manière lascive ou ayant des rapports sexuels avec des hommes", a-t-il précisé.

Envoyer un message clair

Selon le ministère de la Justice, Steven Anderegg aurait en outre échangé avec un garçon de 15 sur Instagram, lui expliquant comment il a créé les images pédopornographiques avec Stable Diffusion. Il lui aurait aussi envoyé plusieurs de ces images. Steven Anderegg encourt ainsi "une peine minimale obligatoire de cinq ans de prison" et jusqu’à 70 ans de prison s’il est reconnu coupable des chefs d’accusation retenus contre lui.

Cette affaire intervient alors que l’utilisation des IA génératrices d’images pour créer des contenus pédopornographiques inquiète. "L’annonce d’aujourd’hui envoie un message clair: l’utilisation de l’IA pour produire des images sexuellement explicites d’enfants est illégale, et le ministère de la Justice n’hésitera pas à demander des comptes à ceux qui possèdent, produisent ou distribuent des images d’abus sexuels d’enfants générées par l’IA", a déclaré Nicole M. Argentieri, procureur général adjoint.

En France, la génération d’images pédopornographiques avec l’IA est également illégale. La détention, la diffusion et la consultation de ce type de contenus sont en effet punies de 5 ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende, comme l’indique l’article 227-23 du Code pénal, qui s’applique également aux images générées par IA.

Kesso Diallo