Trahi par ses discussions avec ChatGPT, un étudiant condamné pour vol aggravé

Un étudiant de 17 ans a été déclaré coupable de vol aggravé et confondu grâce à ses conversations avec l'IA générative d'OpenAI.

Un coupable ne devrait pas dire ça. Ce mercredi 5 février a eu lieu le procès d'un jeune homme de 19 ans, étudiant et en apparence sans histoire, raconte La République du Centre. Rayane D. était accusé de vol aggravé et a été présenté au tribunal correctionnel d'Orléans avec un témoin improbable: ChatGPT.

L'histoire débute par une rencontre en ligne mais c'est surtout lors d'une soirée présentée comme un rendez-vous amoureux que la victime de 17 ans rencontre Rayane D. La soirée tourne mal. Une fois chez elle, il la contraint à remettre plusieurs de ses objets de valeurs, dont un iPad, un Macbook ou encore un portefeuille Louis Vuitton. Surtout, il vole les Airpods... qui permettront aux gendarmes de retrouver Rayane D. grâce à la géolocalisation des écouteurs Apple.

Des conversations qui prouvent sa culpabilité

Lors de leur enquête, les gendarmes découvrent sur le téléphone du jeune homme que ce dernier discute avec ChatGPT, l'intelligence artificielle d'OpenAI.

Et grâce à l'historique des conversations sur l'application mobile- qui n'avait pas été purgé - ils découvrent des demandes sur comment élaborer un scénario suffisamment crédible pour éviter de finir en prison. Il questionne aussi ChatGPT au sujet des peines encourues pour "une personne sans casier", et réclame même des scénarios "plausibles" faisant croire que la victime lui ai en fait donné ses affaires.

ChatGPT va notamment lui répondre de prendre un avocat, mais va également lui conseiller de prétendre qu'il s'agit d'un rendez-vous "ayant mal tourné".

Pour Rayane D., qui reconnaît partiellement les faits, il s'agissait d'abord de "poser des questions" sur l'homosexualité de la victime, qui se serait alors montrée "trop entreprenante". Une version démentie par les conversations qu'il a entretenues avec ChatGPT selon le tribunal.

Il a été condamné à trois ans de prison, dont 18 mois avec sursis. Il a été incarcéré dès le prononcé de la peine.

Sylvain Trinel