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Plus les chercheurs utilisent l'IA, moins ils lui font confiance... même si elle les aide

Des applications de chatbots IA sur un smartphone.

Des applications de chatbots IA sur un smartphone. - Photo par NIKOLAS KOKOVLIS / NURPHOTO / NURPHOTO VIA AFP

Une étude annuelle révèle que les chercheurs ont été plus nombreux à exploiter des outils comme ChatGPT cette année. Mais cette utilisation accrue s'est accompagnée d'une hausse des inquiétudes sur certains aspects de ses outils.

En 2025, les chercheurs ont davantage utilisé l'intelligence artificielle qu'en 2024. Mais ce n'est pas forcément une bonne nouvelle, comme le souligne la préversion d'une étude annuelle publiée dans la revue universitaire Wiley. Car plus ils ont recours à l'IA, moins ils lui font confiance, révèle-t-elle.

Parmi les plus de 2.400 chercheurs interrogés, 84% ont exploité ce type d'outils "dans tous les aspects de leur travail" cette année, contre 57% l'année dernière. Plus précisément, 62% l'ont utilisée spécifiquement pour de la recherche et la publication, contre 45% en 2024. Ce sont surtout ceux basés en Asie-Pacifique (72%) qui se sont servis de ces outils à ces effets, notamment en Chine (75%).

Même chose pour les chercheurs dans les domaines du commerce, de l'économie et de la finance (70%), ceux en début de carrière (70%) et ceux spécialisés en sciences physiques (66%).

Utilisation et inquiétudes grandissantes

L'étude révèle en outre que la majorité (80%) utilise des outils comme ChatGPT parce qu'ils sont les plus accessibles et non car ils sont les meilleurs pour la science et la recherche. Seulement 25% ont testé au moins un logiciel d'IA spécifiquement conçu pour la recherche. Des systèmes qui, contrairement aux premiers, ne sont pas gratuits.

Mais plus les chercheurs utilisent l'IA, plus ils s'inquiètent de certains de ses aspects, à commencer par les hallucinations, soit le risque que ces outils inventent des informations. Ils sont 64% à évoquer des craintes à ce sujet, contre 51% l'année dernière.

C'est l'une des raisons pour lesquelles ils ne s'en servent pas autant qu'ils le souhaiteraient. La sécurité et la vie privée (58% en 2025 contre 47% en 2024), l'utilisation éthique de l'IA (57% contre 54%) et le manque de transparence sur le fonctionnement ou l'entraînement de ces outils (47% contre 46%) sont aussi des freins à une utilisation plus accrue de leur part.

Cette hausse de l'usage de l'IA a par ailleurs permis aux chercheurs de voir ce dont ces systèmes étaient réellement capables. Alors que 53% pensaient que ces outils dépassaient les capacités humaines l'année dernière, moins d'un tiers partagent cet avis en 2025. Malgré cela, la majorité d'entre eux (85%) ont affirmé que l'AI les a aidés à être plus efficaces. Elle leur a aussi permis d'améliorer la qualité de leur travail (73%) ou encore à se concentrer sur des tâches plus importantes (68%).

Kesso Diallo