ChatGPT: dans sa "plus grande étude à jour", OpenAI révèle comment et pourquoi nous utilisons son IA

"La plus grande étude à ce jour sur la façon dont les gens utilisent ChatGPT". C'est ce que son créateur, OpenAI, a présenté le 15 septembre. Réalisée par l'équipe de recherche économique de la start-up, avec l'économiste David Deming de Harvard, elle s'appuie sur l'analyse de 1,5 million de conversations avec son chatbot. Soit un échantillon de messages qui ont été envoyés à l'IA entre mai 2024 et juin 2025.
Cette étude révèle comment l'utilisation de ChatGPT a évolué depuis son lancement, fin novembre 2022, à commencer par l'écart entre les sexes. Alors qu'à ses débuts, le chatbot était surtout sollicité par les hommes, ce sont désormais les femmes qui font le plus appel à lui. Environ 80% des utilisateurs actifs portaient en effet des prénoms typiquement masculins dans les mois suivant son lancement, contre 48% en juin.
À l'inverse, le nombre de personnes portant un nom typiquement féminin est passé de 37% en janvier 2024 à 52% en juin. "Les écarts d'utilisation se réduisent à mesure que l'IA se démocratise", a expliqué OpenAI.
Surtout des usages à des fins personnelles
De manière générale, la start-up a classé les interactions de deux manières différentes. La première consiste en une répartition en trois catégories: demander, faire et exprimer. "Demander" représente 49% des messages, montrant que les utilisateurs se servent principalement de ChatGPT comme conseiller. La seconde, "Faire", qui englobe les interactions pour exécuter des tâches (rédaction de texte...) concerne 40% des usages. Enfin, la dernière, "Exprimer" ne s'élève qu'à 11%, faisant référence aux utilisateurs se servant du chatbot pour de la réflexion personnelle, de l'exploration ou encore des jeux.
Pour le second classement, OpenAI s'est basé sur les tâches quotidiennes, notamment avec les conseils pratiques (tutorat, santé...), la recherche d'informations (recettes, produits pouvant être achetés...) et l'écriture (génération de résumés, modification d'un texte...) qui représentent les trois quarts des conversations avec l'IA. Là encore, la start-up a constaté des différences entre les sexes, les femmes étant plus susceptibles d'envoyer des messages liés à la rédaction et aux conseils pratiques et les hommes pour de l'assistance technique, la recherche d'informations et le multimédia (création d'images...).
Si les utilisateurs exploitent surtout ChatGPT à des fins personnelles (70%), ils s'en servent aussi dans le cadre de leur travail (30%). "Ces deux catégories continuent de croître au fil du temps, soulignant le double rôle de ChatGPT: outil de productivité et générateur de valeur pour les consommateurs au quotidien", a indiqué OpenAI.
Cette croissance a été plus rapide pour les requêtes personnelles que pour les demandes liées au travail. En juin 2024, chaque jour, 238 millions messages étaient adressées à des fins personnelles. Un chiffre qui s'est élevé à 1.911 millions un an après (contre 213 à 716 millions pour les secondes).
Concernant le travail, les utilisateurs ont principalement recours à l'IA d'OpenAI pour l'écriture (42% des messages professionnels), avec les deux tiers consistant en des demandes de modification de texte. D'autres usages restent cependant de niche, à l'image de la programmation informatique, qui ne représente que 4,2% des messages.
Satisfaction des utilisateurs et plateau d'utilisation
OpenAI s'essaie par ailleurs à mesurer la satisfaction des utilisateurs après leurs interactions avec le chatbot. Il en ressort qu'une majorité paraît satisfaite, en juillet 2025, 57,8% trouvent les interactions bonnes, tandis que seulement 13,5% les estiment mauvaises, et 28,7% ne fournissent pas de retours suffisants pour identifier leur ressenti.
Malgré cette satisfaction évidente, il est également intéressant de noter qu'OpenAI fournit des chiffres qui montrent que la croissance de son volume de messages est liée à l'arrivée de nouveaux utilisateurs, et non pas à une explosion des demandes de ceux qui sollicitent ChatGPT depuis longtemps. On constate en effet différents plateaux de temps passés à interroger l'outil.

Des plateaux qui correspondent d'ailleurs à l'introduction de nouveaux modèles, comme on le constate en avril dernier par exemple avec le lancement des modèles o3 et o4-mini. Il est intéressant de voir à quel point l'arrivée de nouveaux modèles et de fonctions plus performantes a un effet sur le volume de messages, autrement dit le temps passé à solliciter ChatGPT. Preuve, sans surprise, que ce service attire les utilisateurs par ses innovations. Il sera intéressant de voir l'effet de GPT 5, introduit dans l'été, dans une étude prochaine...