Midjourney accuse son rival Stability AI de vol et l'interdit d'accès

Midjourney accuse les employés de son concurrent d'avoir engendré une panne système au cours d'une tentative de piratage de données.

Le comble pour un éditeur accusé de reprendre des œuvres sans payer de droits d'auteur... Midjourney a accusé mercredi dernier son rival Stability AI d'avoir infiltré sa base de données le samedi précédent afin d'exfiltrer des données - par exemple des images. Après une interruption de son service pendant 24 heures, Midjourney a interdit l'accès à ses services aux employés de Stable Diffusion, l'outil phare de Stability AI.

Notes publiées par Midjourney sur son Discord le 2 mars affirmant avoir repéré « une activité de type botnet provenant de comptes payants ». L'entreprise attribue cette attaque aux employés de Stability AI. © Midjourney

Vers une interdiction de "l'automatisation agressive"

Selon Nick St. Pierre, utilisateur très actif de Midjourney qui a pu écouter une partie des échanges entre les deux concurrents, Midjourney a précisé que l'interruption de service a été décidée parce que "quelqu'un chez Stability AI essayait de récupérer tous les codes d'activation et les images au milieu de la nuit de samedi". Plusieurs comptes payants attribués à un développeur de Stability AI seraient à l'origine de cet acte malveillant.

Au-delà des mesures prises à l'encontre de Stability AI, Midjourney a également introduit une nouvelle politique d'interdiction d'accès pour toute entreprise qui s'adonnerait à de "l'automatisation agressive"ou qui viserait à provoquer des pannes de service.

Dans la foulée, les deux dirigeants des éditeurs rivaux d'IA générative concernés ont réagi sur X. Interpellé par St. Pierre, Emad Mostaque (Stability AI) a assuré qu'une enquête interne est en cours, tout en précisant ne pas avoir ordonné ces agissements. De son côté, David Holz (Midjourney) a répondu directement dans le fil de discussion pour confirmer les faits tout en précisant que son équipe a récupéré des informations permettant de le prouver.

Pierre Berthoux