Le co-fondateur de xAi (Grok) quitte l'entreprise pour travailler sur une IA "sûre et bénéfique pour l'humanité"

Après le départ surprise de la patronne de X, c'est une autre figure des sociétés d'Elon Musk qui annonce quitter son poste.

Grok est-il allé trop loin? Entre la censure supposée, le ton volontairement sarcastique et la génération de vidéos érotiques, l'intelligence artificielle conçue par Elon Musk devra faire sans l'un de ses grands patrons. Dans une publication sur X, Igor Babuschkin, co-fondateur de xAI, annonce son départ de l'entreprise. L'entrepreneur souhaite désormais se tourner vers "une IA sûre et bénéfique pour l'humanité." Un revirement complet alors que Grok est justement conçue pour ne pas avoir de barrière éthique.

Il lance une société de capital-risque, Babuschkin Ventures, dont la mission première sera de se concentrer sur "la recherche sur la sécurité de l'IA" mais aussi des systèmes agentiques. Grâce à son réseau, il va également soutenir des startups afin de faire "progresser l'humanité et percer les mystères de notre univers."

Un mois après le départ de Linda Yaccarino

En l'espace d'un mois, c'est le second départ d'envergure dans la galaxie Musk. Le 9 juillet 2025, Linda Yaccarino a annoncé quitter ses fonctions de patronne de X. Elle aura passé deux années à défendre le milliardaire qui a, durant ce laps de temps, multiplié les propos polémiques et la diffusion de fausses informations sur son propre réseau social. Linda Yaccarino avait également subi le départ de son bras droit, Joe Benarroch, après des pressions d'Elon Musk qui souhaitait relancer les ventes d'espaces publicitaires, délaissées par les annonceurs en raison du retour des discours extrémistes.

On ne peut que supposer, donc, qu'Igor Babuschkin ne se sentait plus à l'aise avec la direction prise par Grok. Dernier épisode en date, la suspension de cette intelligence artificielle générative pendant trente minutes après avoir affirmé qu'Israël et le gouvernement américains étaient complices d'un génocide à Gaza. Dès son retour, Grok s'est alors "plaint" d'avoir été censuré, avant de finalement expliquer qu'il s'agissait d'une "erreur stupide". Un nouveau témoignage de l'emprise d'Elon Musk sur son IA, loin d'être factuelle et neutre désormais. Le milliardaire ne s'est pas exprimé sur ce départ.

Sylvain Trinel