Grâce à un robot normand, cette entreprise réalise une opération chirurgicale à 2800km de distance

Une opération chirurgicale avec 2800km de distance entre le médecin et son patient: c'est la technologie proposée et mise en œuvre par Robocath, une entreprise spécialisée dans la robotique et créée à Rouen en 2009. L'opération cardiovasculaire s'est déroulée à Urumqi (Chine), dans un hôpital ne disposant pas des moyens nécessaires pour une telle intervention. Le chirurgien, lui, pilotait le robot depuis Pékin, la capitale chinoise, à 2800km de là.
"La robotique va apporter la précision, la sécurité dans l'acte, des nouveaux gestes: on parle ici d'intervention augmentée", explique Philippe Bencteux, fondateur de Robocath, au micro de Tech&Co.
"La technologie est presque prête: aujourd'hui, il ne reste que du réglementaire pour vraiment arriver sur le marché", explique le fondateur. En face de lui, le chirurgien qui opère dispose d'une console avec deux joysticks, lui permettant de contrôler le robot, et des écrans. Il est en relation constante avec l'équipe sur place, qui est par ailleurs formée pour assister le robot.
"On voudrait pouvoir fournir un niveau de soin que tout le monde espère. En France, dans les zones périphériques, la moitié de la population n'a pas accès aux meilleurs soins cardiovasculaires, notamment pour le traitement des maladies coronariennes", explique Philippe Bencteux, qui a lui-même officié dans un hôpital de zone périphérique.
Opéré en 5G
L'opération réalisée grâce au robot de Robocath est une première mondiale. L'entreprise avait déjà réalisé une expérimentation, de Caen jusqu'à Rouen sur un animal, quelques années auparavant.
En outre, cette opération à distance a été réalisée grâce à la 5G. "L'intérêt de la 5G, c'est la malléabilité, on peut intervenir de n'importe où, à n'importe quelle distance. Aujourd'hui, pour nous, que cela se passe à quelques mètres ou à des milliers de kilomètres, ça ne change plus rien" continue le fondateur de Robocath au micro de Tech&Co.
Et pour demain? "Il reste encore des problématiques organisationnelle et juridique, même si la technologie est prête", explique Philippe Bencteux. Une solution, peut-être, aux déserts médicaux, un fléau qui a poussé l'ancien radiologue à lancer ce projet.