Des entreprises recherchent des "dresseurs d’IA" pour 300.000 euros par an

Travailler dans l’intelligence artificielle (IA) sans avoir de diplôme en sciences, en technologie, en ingénierie ou en mathématiques, c’est possible. Et ça peut rapporter gros. Face au succès de ces modèles, le secteur de la tech ne cesse d'encenser une nouvelle profession: les dresseurs d’IA.
Le laboratoire d’intelligence artificielle Anthropic est justement en pleine recherche, indique le site américain Business Insider. Il veut recruter un "prompt ingénieur and librarian", soit en français un "ingénieur et bibliothécaire de propositions et suggestions".
Ce rôle consiste à utiliser un outil de génération par intelligence artificielle pour l’améliorer. Notamment en gommant les stéréotypes repris d’internet. Il se focalise principalement sur les modèles créant du texte, comme ChatGPT d’OpenAI ou sa nouvelle version GPT-4.
Murmurer à l'oreille des IA
Preuve de l’importance de cette fonction, Anthropic offre entre 175.000 et 335.000 dollars annuels pour le poste, comme l’avait d’abord révélé l’agence américaine Bloomberg. Les candidatures sont ouvertes à tous, sans devoir justifier d’un quelconque diplôme dans le domaine.
Ici, le laboratoire spécialisé ne souhaite pas uniquement trouver "l’homme (sic) qui murmure à l’oreille des IA". L’objectif est de constituer des bases de données regroupant des itérations ou des suites de propositions qui permettront aux utilisateurs d’un outil de génération de trouver exactement ce qu’ils cherchent. Anthropic a également l’intention de proposer des tutoriels pour apprendre à bien formuler ses propositions.
Recruteur au sein de l’agence Hays au Royaume-Uni, Mark Standen explique que les salaires débutent autour de 40.000 livres sterling (soit environ 45.500 euros) par an. Mais certains candidats au sein de sa base de données recherchent des postes payés entre 200.000 et 300.000 livres sterling (soit entre 227.800 et 341.700 euros). Selon lui, "les dresseurs d’IA experts peuvent fixer leur prix."
Cependant, cette fonction ne devrait pas être un métier d’avenir. C’est du moins ce que pense le professeur Ethan Mollick de l’université de Pennsylvanie. "Je soupçonne fortement que 'l’ingénierie de suggestion' ne sera pas une activité importante sur le long terme et que 'dresseur d’IA' n’est pas un métier d’avenir", assure-t-il. Un jugement basé sur les progrès très rapides réalisés par les outils de génération au fur et à mesure de leurs nouvelles versions.