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Qui est Johnny Somali, le streamer controversé qui risque désormais 7 ans de prison en Corée du Sud?

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Le streamer Johnny Somali est accusé d'avoir inventé une fausse petite-amie grâce à de l'IA, ce qui est interdit en Corée du Sud et également d'avoir dégradé un monument commémorant les victimes de l'esclavage sexuel durant la Seconde Guerre mondiale en plein live.

Déjà connu pour ses méfaits au Japon, où il criait "Hiroshima" dans des rames de métro, et pour son comportement toxique vis-à-vis des personnes qu'il rencontrait, le streamer Johnny Somali (de son vrai nom Ismael Ramsey Khalid) est de nouveau dans le viseur des autorités, cette fois-ci en Corée du Sud.

Un faux baiser mais une vraie peine de prison

Le créateur de contenu est accusé d'avoir créé grâce à de l'intelligence artificielle générative une fausse petite-amie sud-coréenne, ce qui pourrait lui valoir une peine de 7 ans de prison, selon les informations de Dexerto.

Pour ce faire, Johnny Somali a utilisé une streameuse sud-coréenne, Bongbong. La jeune femme, qui avait un temps déposé plainte, a retiré ses poursuites, mais le gouvernement sud-coréen, très à cheval sur l'utilisation de l'IA générative, pourrait s'emparer du sujet.

Dans la vidéo du streamer, depuis supprimée, mais dont certaines images sont encore visibles sur les réseaux sociaux, on peut voir Johnny Somali embrasser étrangement une jeune femme, qui ressemble à Bongbong. Le filigrane "Hailuo AI" apparaît néanmoins, prouvant donc qu'il s'agit d'un deepfake.

Arrêté après avoir dégradé un monument de la Seconde Guerre mondiale

En vertu d'une loi sud-coréenne adoptée le 26 septembre 2024, le pays cherche à criminaliser davantage les deepfakes. Lorsqu'ils sont sexuellement explicites, leur auteur est passible d'une peine allant jusqu'à sept ans de prison, en plus d'une amende de 20.000 dollars.

Johnny Somali n'en est pas à sa première bavure. En plus de sa tendance à crier "Hiroshima" dans des lieux publics japonais, l'influenceur avait également dégradé un monument commémorant les victimes de l'esclavage sexuel durant la Seconde Guerre mondiale en direct sur la plateforme Kick - concurrente de Twitch et moins regardante que sa consoeur sur le contenu diffusé.

L'événement, qui s'est déroulé le 5 novembre 2024, lui a valu d'être arrêté par la police et d'être là encore poursuivi. Il risque pour cette infraction jusqu'à dix ans de prison et a interdiction de quitter la Corée du Sud en attendant.

Son comportement, ainsi que celui d'autres créateurs, avaient provoqué une levée de bouclier sur l'archipel.

Sylvain Trinel