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"Ça peut devenir compliqué": pourquoi Grok, la nouvelle IA d'Elon Musk, inquiète plus que les autres

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L'outil d'IA d'Elon Musk, disponible gratuitement pour tous les utilisateurs de X depuis le 6 décembre dernier, inquiète. Il est capable de générer des images ultraréalistes avec de nombreuses personnalités publiques.

François Bayrou en déplacement à Mayotte au milieu des décombres, Donald Trump sur un kart de Mario Kart, une réunion politique avec Bachar al-Assad... Autant des images que vous n'aviez jamais vues. Rien d'étonnant, puisqu'elles n'existent pas.

En réalité, elles ont été créées de toutes pièces par Grok. L'outil d'IA d'Elon Musk était déjà disponible depuis un an. Mais jusqu'à présent, il était uniquement disponible aux abonnés payant de X, ex Twitter. Depuis ce 6 décembre, l'outil peut être utilisée gratuitement par tous les utilisateurs du réseau social. Il suffit de cliquer sur l’onglet "Grok" dans le menu de l’application et le chatbot génère du texte et des images.

"Ça va devenir un sujet"

Le problème, c'est que, contrairement aux IA concurrentes, l'outil est capable de générer des images ultra réalistes à partir de nombreuses personnalités, mondialement connues ou plus confidentielles. Avec le risque, donc, de tromper les utilisateurs et de créer de la désinformation.

Pour preuve, sur X, les images mettant en scène des politiques dans des situations incongrues pullulent. On peut ainsi voir Emmanuel Macron faire du skate, Marine Le Pen enlacer Jean-Luc Melenchon ou encore Taylor Swift avec un brassard nazi.

"Pour le grand public, ça va devenir un sujet. Si vous avez des images montées et qu'on les utilise contre son ex ou une personne que l'on n'aime pas, ça peut devenir compliqué", ajoute Véronique Reille-Soult, présidente de Backbone consulting.

Unique manière de repérer la supercherie: la discrète mention de "Grok", en bas à droite de chaque image générée par l'intelligence artificielle. "Ceux qui sont familiarisés avec les générateurs d'images IA peuvent repérer avec suffisamment de confiance si l'image est fausse ou non. Mais je m'inquiète pour nous, les simples mortels qui ne le peuvent pas", alerte ainsi un utilisateur.

Et la situation ne risque pas d'être régulée. Elon Musk, le propriétaire de Grok, a fait de la liberté d'expression son mantra. Il n'a donc aucune attention de limiter cette intelligence artificielle. Notons toutefois que les conditions générales d'utilisation de Grok interdisent normalement d'"encourager la haine, la violence ou le préjudice à l'encontre d'un individu ou d'un groupe." Il n'est pas non plus permis "d'usurper l'identité d'une personne ou d'une entité". Des règles qui ne semblent pas tout à fait respectées.

Salomé Ferraris