Harcèlement, discrimination: les salariés d'Apple se mobilisent et veulent être entendus

Apple. - AFP
A la mi-août, un groupe d'une quinzaine d'employés de l'entreprise Apple lançait l'alerte sur Twitter, sur leurs conditions de travail. Racisme, sexisme, discrimination, harcèlement sexuel... Sous le nom #AppleToo, en référence au mouvement #MeToo, le groupe s'organise pour faire changer les choses au sein de leur entreprise.
Sur Twitter, il indique avoir recueilli plus de 500 témoignages, qu'il publie régulièrement sur son blog. L'action a pris vie en la personne de Cher Scarlett, une ingénieure en sécurité de l'entreprise. Après avoir tenté par tous les moyens de se faire entendre par la hiérarchie en interne, le collectif a pris la décision de rendre son action publique.
"Quand j'ai commencé à collecter les témoignages de mes actuels et anciens collègues, je n'avais qu'un objectif. Aider ces voix à se faire entendre pour trouver du soutien après ce qu'il est arrivé", explique Cher Scarlett sur la page Medium du groupe.
Elle et une autre employée, Ashley Gjovik, ont toute deux porté plainte contre l'entreprise pour "permettre un environnement de travail hostile". "J'ai été étonnée du nombre de personnes voulant de l'aide pour apprendre à remplir une plainte", continue Scarlett.
Les témoignages ont amené de nombreux anciens et actuels employés à prendre la parole. La première série détaille, entre autres, une situation de racisme envers un employé noir, une situation de harcèlement sexuel et d'abus de pouvoir, tous issus de témoins ou de victimes. Les concernés font état d'une "culture du silence, qui dure depuis trop longtemps".
Fin août, une polémique a également éclaté, lorsque Apple a fait fermer une conversation Slack dédiée à l'égalité des salaires de ses employés.
"Les conversations Slack sont fournies exclusivement pour l'avancée des projets, et doivent servir le travail, et les missions des équipes et des départements d'Apple", justifiait l'entreprise auprès de ses employés.
Or, comme le fait remarquer nos confrères de The Verge, la marque n'a jamais sévi auprès d'un grand nombre d'autres conversations, notamment une dédiée aux "chiens rigolos", "jeux vidéos" ou encore "blague de papa", fédérant chacune plusieurs milliers d'employés.