Publicité en ligne: Google accusé d'avoir abusé de sa position dominante en Europe

Bruxelles a estimé mercredi 14 juin "à titre préliminaire" que Google avait "abusé de sa position dominante" dans les technologies d'affichage publicitaire en ligne, menaçant le groupe américain de devoir céder "une partie de ses services" dans ce domaine.
L'enquête n'est pas terminée et le groupe de Mountain View pourra faire entendre ses arguments. Mais il pourrait écoper d'une nouvelle amende géante. Google a déjà été condamné à un total de 8 milliards d'euros d'amendes dans l'UE pour diverses pratiques anti-concurrentielles.
Du favoritisme pour sa propre bourse d'annonces
"Nous ne sommes pas d'accord avec le point de vue de la Commission européenne et nous répondrons en conséquence", a immédiatement réagi Dan Taylor, vice-président publicité monde pour Google.
Parmi les griefs reprochés à Google, Bruxelles estime que le groupe américain a favorisé sa propre bourse d'annonces AdX dans les enchères gérées par son propre serveur publicitaire. L'entreprise aurait indiqué en avance à AdX les meilleures offres en cours afin de s'assurer de remporter l'enchère.
Autre tort retenu, un favoritisme d'AdX "dans la manière dont ses outils d'achat d'annonces Google Ads et DV360 placent leurs offres sur les bourses d'annonces", précise la Commission européenne.
La plainte de Bruxelles avait été révélée par le Wall Street Journal qui évoquait l'enquête ouverte en 2021 sur les pratiques anticoncurrentielles de Google en matière de publicité en ligne. La Commission européenne pourrait imposer à Google de vendre certaines parties de son activité de vente d'espaces publicitaires.
L'exécutif européen, gendarme de la concurrence dans l'Union européene, estime en effet pour l'heure "que seule la cession par Google d'une partie de ses services permettrait d'écarter ses préoccupations". Si, à l'issue de l'enquête, la Commission conclut qu'il existe des preuves suffisantes de l'existence d'une infraction, elle peut infliger une amende pouvant atteindre jusqu'à 10% du chiffre d'affaires annuel mondial.