Google permet désormais aux annonceurs d'utiliser le "fingerprinting": pourquoi cette technique inquiète

Des locaux de Google - GREG BAKER / AFP
Un changement qui inquiète. Depuis le 16 février, Google permet aux annonceurs d'utiliser le fingerprinting pour pister les utilisateurs. Un changement que le géant américain avait annoncé en décembre dernier. Comme l'indique la Cnil, le fingerprinting, soit "prise d'empreinte" en français, est "une technique probabiliste visant à identifier un utilisateur de façon unique sur un site web ou une application mobile en utilisant les caractéristiques techniques de son navigateur".
Cela peut aussi être fait à partir des caractéristiques techniques de l'appareil utilisé. Concrètement, l'équipement dont l'utilisateur se sert pour se connecter fournit des informations (taille de l'écran, le système d'exploitation...) qui, si elles sont assez nombreuses, permettent de distinguer les individus entre eux et de les suivre. Ces informations deviennent ainsi son empreinte numérique.
Un changement critiqué
Ce changement de la part de Google peut surprendre, d'autant plus que l'entreprise s'est opposée au fingerprinting par le passé. "Contrairement aux cookies, les utilisateurs ne peuvent pas effacer leur empreinte numérique et ne peuvent donc pas contrôler la manière dont leurs informations sont collectées. Nous pensons que cela porte atteinte au choix de l'utilisateur et que c'est une erreur", avait-elle déclaré dans un article de blog en 2019.
Ce changement a en outre été mal accueilli par plusieurs autorités et ONG. "Nous pensons que ce changement est irresponsable", avait déjà critiqué Stephen Almond, directeur exécutif du risque réglementaire de l'Ico, équivalent de la Cnil britannique, en décembre dernier.
"L'Ico estime que l'empreinte numérique n'est pas un moyen équitable de pister les utilisateurs en ligne, car elle est susceptible de réduire le choix et le contrôle des personnes sur la manière dont leurs informations sont collectées", avait-il fait savoir.
Face à ces critiques, Google s'est déclaré prêt à "poursuivre les discussions avec l'Ico" auprès de la BBC. "Nous continuons à donner aux utilisateurs le choix de recevoir ou non des annonces personnalisées, et nous travaillerons avec l'ensemble du secteur pour encourager une utilisation responsable des donnes", a assuré un porte-parole.
Contacté par Tech&Co, la Cnil a précisé que "le fingerprinting n'est pas interdit en soi par la réglementation, mais [que] son utilisation est encadrée". Non seulement, les personnes concernées doivent être informées de l'utilisation de cette technique et de ses finalités, le recours à celle-ci est seulement permis avec le consentement de l'utilisateur. "L'usage du fingerprinting à des fins publicitaires nécessite le consentement des utilisateurs qui doit pouvoir refuser aussi simplement que d'accepter", indique la Cnil.