"Wanderstop": un petit jeu cosy qui va vous faire réfléchir sur le sens de votre vie

Le 15/03 à 07h38

Wanderstop - Ivy Road

Édité par Annapurna, "Wanderstop" est un petit jeu relaxant autour d’une guerrière qui se retrouve dans un salon de thé. Un titre cosy qui aborde néanmoins la question du burn-out.

C’est un jeu d’introspection et de réflexion sur le sens de sa vie. Sous ses airs de titre cosy et contemplatif de gestion, Wanderstop, développé par Ivy Road et porté par Annapurna Interactive, cache bien son jeu pourtant. Il raconte les aventures d’Alta, guerrière qui a voué sa vie à combattre sans jamais être vaincue. Mais un jour, elle trouve plus fort qu’elle. Un événement qui va précipiter les choses pour l’héroïne qui se réveille dans un étrange endroit, au côté de Boro, un homme affable et mystérieux, qui gère un salon de thé. De quoi remettre en question ses ambitions et le but qu’elle s’était fixé dans sa vie. Elle va se mettre à faire du thé et à prendre son temps pour y réfléchir.

"Je ne sais pas vraiment d’où m’est venue cette idée", explique à Tech&Co Davey Wreden, qui s’était fait connaître avec l’excellent Stanley Parable." Je pense que, quand tu n’as pas d’explications aux choses, c’est probablement parce que ça vient inconsciemment de ton expérience personnelle".

Une explication assez étrange qui ressemble bien à cet Wanderstop faussement naïf qui appelle à s’interroger soi-même sur ses certitudes et envies profondes, mais qui donne surtout une interprétation du burn-out. "Mon côté combattant, ça a été mon envie de faire des jeux vidéo, je pense", reconnaît-il. "C’est la carrière que je voulais. Il y a aussi cet aspect lutte, se réveiller tous les jours en se disant: 'Je veux être le meilleur pour faire de belles choses'. Mais ça passe aussi".

On ne peut pas toujours être un champion

Comme son héroïne, malgré le succès de son jeu précédent, Davey Wreden admet avoir aussi eu l’autre facette de la vie, celle "où tu ne maîtrises pas forcément tout, où tu ne réussis pas à chaque fois". "Pour Alta, faire du thé, c’est un peu l’autre côté du spectre. Celui dont tu n’es pas nécessairement le champion, ce qui te bloque un peu parce que tu n’y arrives pas et tu ne comprends pas pourquoi. Et il faut se battre pour réussir."

Car Alta, avec son caractère trempé, son refus de ne pas réussir, et sa peur de l’inconnu, va parler à beaucoup de joueurs. Elle doit se reconstruire pour aller mieux. Et pour symboliser ça dans le gameplay aussi, Wanderstop joue aussi la diversité. Ce n’est pas seulement un jeu de gestion et de simulation de fabrication de thé (faire pousser des plantes, ramasser les feuilles de thé, le préparer et le servir selon les envies des clients). Il faut également écouter les histoires des clients - qui symbolise tous un aspect du burn-out ou une origine -, faire de la gestion de la ferme, se balader, se poser, construire son jardin et d’autres éléments… et découvrir les secrets pour avancer dans l’histoire durant une quinzaine d’heures.

Le thé est un peu ce lien entre Alta et le reste du monde, Alta et elle-même. En faisant du thé pour les clients, elle apprend à se connaître et à les connaître pour avancer dans sa propre histoire. "Cela la fait changer et de nouvelles choses vont lui arriver", précise Davey Wreden. "Elle va voir si elle peut changer ou non. Peut-être qu’elle n’y arrivera pas."

Repenser au sens de sa vie

Que va faire Alta? Redevenir guerrière ou rester à faire du thé, réfléchir à sa vie et ce qu’elle veut en faire ? C’est le joueur qui va un peu l’aider à décider, même si le créateur de Wanderstop nous l’assure: il y a une trame et une narration linéaire, même si certains choix à faire auront des effets sur l’histoire.

Mais Wanderstop se veut avant tout un jeu cosy différent, qui explore le thème de la lutte personnelle et la recherche d’équilibre entre ambition et sérénité. "Il y a beaucoup de jeux cosy sur le marché. Et on sait qu’il faut faire quelque chose de différent pour se démarquer, apporter une nouvelle perspective sur le genre. Là, on voulait faire réfléchir chacun", résume Davey Wreden.

Et c’est ce que le jeu raconte en filigrane: on ne peut pas être champion de tout et il ne faut pas que cela impacte la vie de chacun. "Il faut apprendre à ralentir et à apprécier de prendre son temps. C’est ça qu’illustre le fait de faire du thé. Une façon de calmer ses tensions, l’envie de se battre pour ses objectifs et la nécessité de trouver la paix intérieure", conclut-il. Et l’envie de prendre une tasse de thé tout en prenant son temps manette en main pour trouver l’équilibre dans sa propre vie entre ambition et tranquillité.

WANDERSTOP - Disponible sur PS5, Xbox Series et PC

Melinda Davan-Soulas