Steam sous pression: la plateforme d'achat de jeux PC obligée de retirer des contenus pornographiques

Après la polémique vient le temps de l'action. Au printemps 2025, Steam a supprimé de son catalogue No Mercy, un jeu faisant la promotion de la culture du viol et des pratiques incestueuses. Le sujet a été pris suffisamment au sérieux par les gestionnaires de cette plateforme d'achats de jeux sur PC, Valve, qui a également décidé de serrer la vis sur ces contenus.
Dans une mise à jour de ses conditions de distribution, repérée par le site SteamDB, la plateforme établit une liste des jeux "que vous ne devriez pas publier sur Steam". Elle cite des contenus "susceptibles d'enfreindre les règles et les normes établies par les gestionnaires de paiement de Steam et les réseaux de cartes et de banques associés, ou les fournisseurs d'accès à internet."
Des jeux pornographiques et incestueux retirés de Steam
Un porte-parole de la plateforme de Valve explique auprès de 404 Media avoir été informé que certains jeux "enfreignaient les règles" de ses partenaires de paiement en ligne.
En résulte des retraits progressifs de certains titres de son catalogue, et tous ont un point commun: ils disposent de contenus pornographiques, faisant parfois référence à des pratiques illégales. C'est le cas de Interactive Sex: Daddy Daughter Incest BDSM, de Sex Village, Incest Tales: Webcam Daughter, ou encore de Incest Tales: Sister and Mom qui permettaient de se faire passer pour un père ou une mère de famille ayant des relations sexuelles violentes avec leurs filles.

Une ONG aux manettes, dans l'ombre ?
Cette nouvelle politique ne serait pas le fruit du hasard. Une organisation non gouvernementale australienne, Collective Shout, a en effet revendiqué ce geste comme une victoire. Elle indique dans un communiqué triomphant avoir fait pression sur Visa, Mastercard ou encore Paypal pour que Steam change sa politique.
Mais la polémique a pris une tournure politique lorsqu'une enquête de Vice, supprimée depuis, établissait un lien entre Collective Shout et un groupe d'activistes religieux américain, NCOSE, qui cherche à supprimer toute forme de pornographie dans la culture. L'enquête retirée établissait également des liens entre Collective Shout et des associations transphobes.
C'est cette ONG qui avait tenté d'interdire la sortie de Detroit: Become Human en Australie, estimant qu'il n'était pas acceptable qu'un joueur puisse accéder à des scènes traitant d'abus sur une enfant - qu'il faut sauver dans le scénario.
Savage Ventures, qui détient le média Vice, avait décidé de supprimer l'enquête en raison "d'inquiétudes sur un sujet controversé", menant à la démission de la journaliste, sans toutefois remettre en question les éléments évoqués dans l'article.
L'excuse de l'absence de contrôle éditorial
Comme l'avait rappelé Steam à l'époque de la polémique sur No Mercy, Valve n'a aucun contrôle éditorial sur son catalogue et ne peut donc pas décider de lui-même qu'un jeu ne peut pas sortir. Mais certains cas montrent néanmoins que des actions restent possibles. En décembre 2024, un jeu reprenant les attaques du 7 octobre du Hamas contre Israël avait été retiré de plusieurs pays, dont la France, après des plaintes d'associations juives et la saisie de la justice par Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur.