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Little Nightmares III: pourquoi vous allez aimer ce jeu qui s'amuse de vos cauchemars d'enfance

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Prévu initialement pour 2024, mais repoussé à 2025, vous allez avoir encore quelques nuits tranquilles avant de vous frotter aux cauchemars de Little Nightmares III. Petite nouveauté du prochain opus: vous pourrez jouer à deux contre vos mauvais rêves.

Des monstres qui poursuivent une petite fille en ciré jaune, des cuisiniers difformes qui lui barrent la route dans une maison démesurée. Un jeune garçon avec un sac en papier sur la tête poursuivi par des mannequins sans bras dans un hôpital. Si vos nerfs ont surmonté les deux premiers épisodes, vous êtes prêts pour Little Nightmares III.

Passé sous le giron d’Embracer Group, le studio Tarsier n’est plus aux commandes de la saga de Bandai Namco, remplacé par Supermassive Games (The Dark Picture Anthology, Until Dawn, The Casting of Frank Stone). Des spécialistes des jeux oppressants qui doivent délaisser leur appétence pour l’horreur pour jouer avec nos traumatismes et peurs d’enfance, mais qui en ont gardé l’ADN d'une franchise déjà vendue à plus de 12 millions d'exemplaires.

Surmonter ses peurs d'enfant

"Se sentir petit dans un monde qui n’est pas le sien, ne pas y être le bienvenu, tout en étant une étincelle dans un monde très noir: c’est ça l’ADN de Little Nightmares qu’on a essayé de garder", résume à Tech&Co Coralie Feniello, productrice du jeu attendu en 2025 et qui avait déjà œuvré sur Little Nightmares II.

Affronter ses peurs d’enfant, tel est une fois de plus le leitmotiv de ce jeu d’aventure qui ne verse jamais dans l’horrifique, mais s’amuse juste avec notre stress et nos angoisses, faisant rejaillir de manière assez jouissive nos pires cauchemars. Chez Supermassive, on a donc couché sur le papier les souvenirs de peurs d'enfant de chacun, ses restes de mauvais rêves et de traumatismes divers. Mais aussi le côté débrouillardise plus lumineux, la capacité à utiliser tous les objets autour de soi (parapluie, balle, etc.) pour se sortir de toutes les situations.

La responsable du titre signé Bandai Namco reconnaît que, pour éviter de basculer dans le jeu d’horreur, les équipes se sont mis des limites, tout en "poussant au maximum" les situations. "Je trouve que c’est toujours plus intéressant d’avoir un truc un peu trop horreur et d’essayer de le réduire pour arriver à la bonne atmosphère, que de faire l’inverse. C’est toujours plus compliqué", analyse-t-elle.

Une fois encore, le joueur incarne un jeune enfant pris dans un univers sombre et cauchemardesque. Cette année, ce sont même deux héros, Low et Alone, qui seront perdus dans le Nulle-Part, empli de lieux perturbants, de pièges à déjouer et de créatures étranges à éviter. Ils devront échapper à une menace pesante au cœur de La Spirale.

Law et Alone dans Little nightmares III
Law et Alone dans Little nightmares III © Bandai Namco

Mais vous n’incarnerez pas les deux personnages à tour de rôle comme dans l’épisode précédent. Cette fois, il faudra choisir si vous préférez être Alone, la fillette à couettes avec sa clé à molette, ou Low, étrange garçon portant un masque de corbeau et toujours équipé de son arc. Petit changement aussi: Little Nightmares III n’est plus un jeu solo exclusivement. Vous jouez à deux, que ce soit avec l’aide de l’IA pour incarner le second héros ou bien un ami en ligne en mode co-op (avec le passe ami à venir pour inviter un autre joueur même s’il n’a pas le jeu).

Est-ce que l’on joue à deux pour ne pas avoir peur tout seul? "C’est possible", sourit Coralie Feniello. "Jouer à se faire peur, c’est une émotion à la fois négative et très positive, sorte de libération. C’est assez important dans la vie quotidienne où on est souvent sur une certaine monotonie. Et avoir ce moment cathartique où on veut avoir peur, mais de manière cadrée, je trouve ça super agréable et super important."

De la douceur et légèreté de la peur

Si les traits des personnages sont parfois volontairement exagérés pour être laids et grotesques, les situations sombres avec quelques traits de lumière apportés par les deux enfants, le jeu n’est jamais "creepy" pour autant. Chez Bandai, on préfère parler de "charming horror". Un savant dosage de peur légère et poétique, mais dérangeante quand même. Et quand on prend en main le jeu, c’est exactement ce qui s’en dégage. Un côté attirant et effrayant, stressant et enthousiasmant de voir Low et Alone déjouer les pièges adverses, collaborer pour éviter de tomber dans un trou noir.

L’arrière-plan du jeu mérite aussi le coup d’œil. Il s’y passe toujours quelque chose de terriblement angoissant dans l’idée. On croit savoir ce qu’on ne sait pas. Que se passe-t-il dans ce désert et cette cité de Nécropole qui semble à l’abandon, mais aussi peuplée d’êtres étranges prêts à être sans pitié avec vous? Cette délicate usine à bonbons avec ses sucettes par milliers qui s’entassent, quelles horreurs cache-t-elle vraiment derrière ses chaînes de production?

Candy Factory dans Little Nightmares III
Candy Factory dans Little Nightmares III © Bandai Namco

Tel est Little Nightmares III, un cauchemar dans lequel on tombe comme un enfant apeuré, mais un adulte qui s’en délecte maintenant qu’il sait que rien n’est vrai: un bébé géant qui vous court après, une horrible bibliothécaire dimorphique que vous devez éviter pour poursuivre votre chemin, des insectes géants prêts à vous empaler. Tout ce qui vous a terrorisé et a peuplé vos cauchemars se retrouvera forcément au détour d’une porte ou d’un muret.

Une expérience oppressante et cathartique

Jouer à se faire peur est finalement une sorte d’expérience cathartique qui vient rassurer le joueur adulte qu’on est devenu. "Le côté souvenir de l’enfance nous met dans une espèce de cocon. Et on va venir casser ce cocon avec l’horreur," confie Coralie Feniello. "Monster Baby et ses énormes jouets, c’est quelque chose de très malaisant. On joue avec l’enfance et l’horreur. Dans l’usine à bonbons, on se balade avec une sucette et on a la superviseure terrifiante qui arrive".

Regarder le monde à travers les yeux d’un enfant, avec à la fois douceur et horreur, et se soutenir dans son aventure pour avoir moins peur. Car l’ennemi arrive toujours tardivement dans Little Nightmares. Il s’agit tout d’abord d’une ombre qui plane au fond, qui se rapproche au fil des niveaux, des bruits et des silences qui créent une atmosphère pesante. La musique a d’ailleurs toujours été un élément à la fois mélodieux et inquiétant dans la franchise.

Little Nightmares III
Little Nightmares III © Bandai Namco

Une menace oppressante qui ne prévient jamais quand elle va nous tomber dessus. Et ça marche, encore mieux à deux. On stresse ensemble face à une situation à bien gérer pour ne pas se faire prendre. On sursaute et on en rigole. Dommage que le mode co-op ne se fasse pas en local pour vivre ce cache-cache dans le noir de manière plus forte.

LITTLE NIGHTMARES III - Disponible courant 2025 sur PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X|S, Nintendo Switch et PC.

Melinda Davan-Soulas