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Le régulateur britannique bloque le rachat d'Activision par Microsoft

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Très attendu, l'avis du régulateur est finalement une douche froide pour Microsoft qui espérait une première bonne nouvelle dans ce dossier très épineux.

C'est un coup dur pour Microsoft: ce mercredi, le régulateur de la concurrence britannique a finalement décidé de bloquer le rachat, par le géant américain, du studio Activision Blizzard. Une grosse surprise alors que l'entreprise semblait confiante pour ensuite obtenir l'aval de Bruxelles puis de Washington.

L'Autorité de la concurrence et des marchés (CMA) du Royaume-Uni a finalement estimé que ce rachat à 69 milliards de dollars poserait des problèmes de concurrence dans le domaine du cloud gaming.

"Microsoft bénéficie déjà d'une position puissante et d'une longueur d'avance sur d'autres concurrents dans le cloud gaming et cet accord renforcerait cet avantage en lui donnant la capacité de saper de nouveaux concurrents innovants" juge ainsi dans un communiqué Martin Coleman, président du groupe d'experts indépendants chargé de cette enquête.

Microsoft va faire appel

"Nous restons pleinement engagés dans cette acquisition et ferons appel", a réagi le président de Microsoft dans une déclaration, soulignant que l'entreprise allait faire appel.

"Nous sommes particulièrement déçus qu'après de longues délibérations, cette décision semble refléter une mauvaise compréhension de ce marché et du fonctionnement réel de la technologie cloud" indique Brad Smith.

La CMA avait considéré fin mars que l'opération ne posait finalement pas de problème de concurrence pour les consoles de jeu, mais que des inquiétudes persistaient sur les services de jeux dématérialisés.

Inquiétudes similaires aux Etats-Unis

La fusion suscite aussi des inquiétudes outre-Atlantique, où l'autorité américaine de la concurrence (FTC) a lancé en décembre des poursuites pour bloquer l'opération, et dans l'UE, qui a également ouvert une enquête pour savoir si l'acquisition rendrait les jeux d'Activision exclusifs à la Xbox.

Le marché du Royaume-Uni est plus petit que celui des États-Unis ou de l'Union européenne, mais si le blocage de Londres est confirmé en appel, il pourrait contraindre Microsoft à renoncer à cette opération.

Le rachat par Microsoft d'Activision Blizzard, qui édite notamment les succès "Call of Duty", "World of Warcraft" et "Candy Crush", donnerait naissance au 3e acteur de l'industrie vidéoludique en matière de chiffre d'affaires, derrière le chinois Tencent et le japonais Sony, fabricant de la PlayStation.

Thomas Leroy avec AFP