Tech&Co
Tech

Call of Duty ne tournera pas sur Nintendo Switch, selon l'autorité de la concurrence britannique

placeholder video
L'autorité de la concurrence et des marchés du Royaume-Uni estime que la Nintendo Switch présente des "limitations techniques" qui pourraient l'empêcher de faire tourner Call of Duty.

La Nintendo Switch ne serait pas en capacité de faire tourner Call of Duty, estime l'autorité de la concurrence et des marchés britannique (CMA). Dans un rapport daté du 8 février, l'autorité affirme qu'il n'y a "aucune certitude que Call of Duty devienne disponible sur Nintendo".

Et pour cause, "la Nintendo Switch présente certaines limitations techniques par rapport aux dernières consoles PlayStation et Xbox", qui "devraient être surmontées pour que Call of Duty soit disponible" sur la console du constructeur japonais.

L'autorité de la concurrence britannique évoque notamment des problèmes de capacité de stockage, dont feraient état des documents internes d'Activision, l'éditeur du jeu. "Un document d'Activision note dans une évaluation préliminaire que, pour produire un Call of Duty sur la Nintendo Switch, le jeu aurait besoin de [expurgé] (alors que la plupart des titres Call of Duty actuels nécessitent de 125 à 175 Go de stockage sur console ou PC)", peut-on lire dans le rapport de la CMA.

Autre limite : "Nous avons également constaté que les jeux de tir de grande envergure ne fonctionnent pas aussi bien sur les consoles de Nintendo en raison de la différenciation technique de ces dernières", indique l'autorité britannique.

"Une tierce partie a fait valoir que les jeux de tir graphiquement intensifs sont souvent destinés à l'origine à la PlayStation et à la Xbox, et que le portage sur la Nintendo Switch peut nécessiter un investissement financier et des compromis sur la qualité graphique, ou d'avoir recours au cloud gaming", ajoute-t-elle.

Enfin, la Nintendo Switch "pourrait ne pas être capable de proposer certains jeux multijoueurs graphiquement intensifs tels que Call of Duty, et n'offre pas une expérience utilisateur similaire (par exemple, en termes de stockage, de graphisme et de fréquence d'images)", écrit la CMA.

Coup dur pour Microsoft

Un coup dur pour Microsoft. Le fabricant américain de la Xbox est dans le collimateur des autorités de régulations des marchés européenne, américaine et britannique depuis l'annonce du rachat d’Activision Blizzard King en janvier 2022. Ces autorités se montrent soucieuses d’un potentiel déséquilibre dans le paysage vidéoludique.

Les principales craintes se concentraient sur Call of Duty. En récupérant la franchise dans son escarcelle, Microsoft faisait craindre que les prochains épisodes de la célèbre licence ne sortent plus que sur les consoles Xbox, donnant des sueurs froides à Sony, le fabricant de la PlayStation.

Mais l'entreprise américaine répète depuis début 2022 que les joueurs PlayStation ne seront pas privés de ces jeux ultra populaires. Pour tenter de rassurer, elle a même promis récemment que les titres Call of Duty seraient désormais disponibles sur Nintendo Switch et la plateforme Steam (pour les joueurs PC).

Un contrat de dix ans a été signé en février entre le constructeur japonais et Microsoft. "Nous nous engageons à fournir un accès égal à long terme à Call of Duty aux autres plateformes de jeux, offrant ainsi plus de choix à plus de joueurs et plus de concurrence sur le marché des jeux vidéo", a déclaré Brad Smith, le président de Microsoft.

Mais, malgré le fait que cet accord "puisse être juridiquement contraignant", il n'est pas certain que les joueurs Nintendo Switch aient accès à Call of Duty, affirme l'autorité de régulation britannique.

Marius Bocquet