Cairn: le vent de liberté français qui a séduit le Summer Game Fest

Grimper toujours plus haut pour se dépasser et se retrouver. C’est le propos de Cairn, un jeu qui a fait sensation lors de la conférence d’ouverture du Summer Game Fest, vendredi au Youtube Theater de Los Angeles (Californie).
Cet étrange jeu d’alpinisme est le fruit de plus de trois ans de développement du studio français The Game Bakers. Et ce sont ses cofondateurs, Audrey Leprince et Emeric Thoa, qui sont venus eux-mêmes défendre leur nouveau titre sur la scène de Geoff Keighley.
“C’est une vraie réalisation, un succès pour nous d’être arrivé à présenter notre jeu ici. On est content d’y être”, confie à Tech&Co Emeric Thoa, qui était tout de même un peu stressé avant de prendre la parole en anglais. “En tant que développeur, je suis plutôt habitué à être derrière mon ordinateur tout seul. Là, on fait de la respiration abdominale et on répète beaucoup son texte”, raconte-t-il d’un ton amusé.
Sur scène pour communiquer sa motivation
Mais il sait combien ce moment est important à surmonter. “Il faut se rendre compte de ce que c’est: un moment où on est là pour parler de son jeu, pour parler de l’aboutissement de bientôt quatre ans de travail”, souligne le développeur. "On veut s'adresser à tous ceux qui nous regardent pour leur communiquer ce qui nous a motivés durant ces années. Donc on fait les efforts. En plus, on était à deux.”

À deux, on est plus fort et ce n’est pas son acolyte de choc depuis 14 ans qui dira le contraire. Les deux têtes pensantes de The Game Bakers avaient fait forte impression avec leurs précédents jeux Haven — une histoire d’amour dans l’espace — et Furi, un jeu où l’on se battait pour être libre.
Cairn vient s’inscrire un peu dans la même lignée du jeu au fort penchant artistique, avec un style marqué, que l’on doit à Mathieu Bablet, dessinateur de BD. L’héroïne Aava, une alpiniste chevronnée, part à l’assaut du Mont Kami, un sommet jamais atteint. Que va-t-elle être prête à sacrifier pour y parvenir? Dans Cairn, il est question de choisir la bonne prise, la bonne voie à suivre, d’éviter la chute, de gérer ses ressources et sa forme. Mais il faudra aussi trouver de la nourriture ou de l’eau, installer son bivouac, apprendre à comprendre la montagne et ses habitants.
Le jeu se veut réaliste, explique le studio. Il s'agira avant tout de grimper, comme dans le récent Jusant de Don't Nod dont on ne peut éviter la comparaison, même si le propos diffère légèrement.

Un jeu qui parle de liberté et de dépassement de soi
“C’est un jeu qui parle du dépassement de soi, mais c’est avant tout un jeu d’alpinisme, un jeu sur la liberté”, résume Emeric Thoa. La conclusion d’un triptyque sur la liberté de vivre, d’aimer et désormais d’être. “Cette fois-ci, on se bat pour se libérer de ses propres chaînes”, assure-t-il. “Il y a une thématique commune entre les trois jeux sur la liberté, une esthétique, une âme, qui définit notre studio.”
Faire des jeux riches de sens et aptes à créer des émotions chez les joueurs: telle est la volonté de The Game Bakers et c’est sans doute ce qui a séduit Geoff Keighley au point de leur donner une place, non seulement au programme de son événement, mais aussi dans la lumière.
Il faudra encore patienter un peu avant de voir Cairn. Le jeu doit encore être peaufiné et devrait être disponible courant 2025, le temps que le duo peaufine son histoire et ses cairns, ces amoncellements de pierres bien connus des randonneurs et alpinistes. Des petits tas qui signifient “je suis passé par là”.
“Un cairn, cela veut finalement dire que l’on a atteint un objectif,” analyse Emeric Thao. Comme un écho à la vie et à leurs précédents jeux. Une façon de toujours laisser une trace à travers l’expérience que l’on vit.